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Mali : démarrage timide de la campagne présidentielle

Par kibaru

La campagne pour l‘élection présidentielle du 29 juillet a officiellement débuté samedi au Mali avec un dispositif de sécurité renforcé en vue d’un scrutin pour lequel vingt-quatre candidats sont en lice.

Au niveau des grandes artères de Bamako, comme dans certaines capitales régionales, quelques affiches étaient visibles samedi pour ce premier jour de campagne, pour le moment sans grande effervescence. Des meetings de lancement des deux principaux candidats, le président sortant Ibrahim Boubacar Keïta, élu en 2013 pour cinq ans, et le principal opposant Soumaïla Cissé, sont prévus ce dimanche après-midi.

Pour mobiliser, les deux candidats misent des artistes qui leur ont déjà exprimé leur soutien. Comme c’est le cas du célèbre chanteur malien Salif Keita qui a appelé à voter pour Soumaïla Cissé, qui était arrivé en deuxième position lors de la dernière présidentielle. Quant au président sortant, Ibrahim Boubacar Kéïta, candidat à sa propre succession, ils comptent sur la nouvelle génération d’artistes, des rappeurs notamment, et quelques cantatrices qui ont promis de faire des prestations lors du lancement de sa campagne cet après-midi au stade du 26 mars de Bamako.

Parmi les candidats, d’autres comptent sur le soutien des leaders religieux tels que le président d’honneur de l’ADP-Maliba qui a déjà bénéficié du quitus du très influent chérif de Nioro, cheikh Hamallah plus connu sous le nom de Bouillé. Quant à Soumaïla Cissé, on dit qu’il serait en pourparlers avec le guide spirituel de l’association Ançar Dine. Même d’aucuns ont indiqué qu’à la faveur du lancement des travaux de la construction de la route dans son village, ce dernier avait déclaré tacitement son soutien au président sortant. Lequel bénéficie du soutien clair du prêcheur Bayaya Haïdara qui faisait pourtant partie de la plateforme anti-révision constitutionnelle. Reste encore l’énigme du président du Haut Conseil islamique, l’imam Mahmoud Dicko. Ce dernier avait soutenu IBK en 2013, mais aujourd’hui il semble qu’il ne serait plus du même avis.  

Au nombre des outsiders, on peut citer Hamadoun Touré, un ancien fonctionnaire international, Cheick Modibo Diarra, l’astrophysicien de la Nasa et ancien Premier sous la transition de 2012, Modibo Sidibé, lui aussi ancien PM, ou encore Oumar Mariko.

Plus de 80 observateurs de l’Union européenne (UE) seront présents pour l’élection du 29 juillet, a annoncé la Mission d’observation électorale de l’UE au Mali, dans un communiqué cette semaine. Le nombre d’inscrit dépasse les 8 millions d’électeurs.

La sécurité a été renforcée pour cette campagne. Plus de 30.000 membres des forces de sécurité et de défense été mobilisés pour “sécuriser les candidats sur le terrain et les opérations de vote”, selon le ministère de l’Intérieur. Les attaques jihadistes se sont multipliées au Mali ces derniers jours.

Cette élection est considérée comme la 6e présidentielle organisée dans le pays depuis l’avènement du multipartisme en 1992. Le président sortant IBK, à travers son élection en 2013, devient le 3e dirigeant issu des urnes que le pays ait connu.