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Mise en place du CNT malgré les contestations : Le Colonel Malick Diaw désigné sans surprise Président

Par kibaru

Comme prévu la séance inaugurale de la mise en place du Conseil national de la transition (organe législatif de cette période d’exception) s’est déroulée hier samedi 5 décembre. Sans surprise c’est le Colonel Malick Diaw, N°2 du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP) – junte qui a mené le coup d’Etat du 18 août dernier – qui a été désigné par acclamation à la tête de cet organe législatif de la transition. Parmi les 5 meneurs du putsch, il était le seul à n'avoir pas bénéficié de poste au niveau des structures en charge de la gestion de cette transition alors qu'il était considéré comme la pièce maitresse ayant précipité la chute de l'ancien président IBK.

Un organe au sein duquel les militaires se taillent la part du lion avec plus d’une vingtaine de membres. Cette structure compte aussi en son sein des représentants du M5-RFP, mouvement qui contestait la gouvernance de l’ancien président et réclamait son départ. Même si les responsables de ce mouvement affirment que ses membres qui siègent dans cet organe l’ont fait à leur nom individuellement.

La plus grande difficulté à gérer dans ce Conseil national de la Transition vient surtout de la participation des mouvements impliqués dans le processus de paix. En effet, dans un communiqué publié avant la désignation du Président, la CMA qui a déjà trois représentants au sein du CNT a annoncé le retrait de sa participation dans cet organe. Elle dénonce le fait que le quota qui lui est attribué soit « insignifiant ». Elle veut au moins deux représentants pour chacune de ses trois composantes à savoir le MNLA, le HCUA et le MAA. Toutefois, parmi les représentants qu’elle a désignés au moins deux étaient présents dans la salle. Il s’agit de Mohamed Ag Ali Mettahel (proposé par le MNLA) et Abderrahmane Ould Youba (MAA). Le troisième représentant qui n’est autre que Akli Ikan Ag Souleymane s’est absenté sans qu’on ne sache la raison.

Mais la plus grande contestation provient notamment du côté des mouvements de l’inclusivité. En effet, la Coordination des Mouvements de l’Entente (CME) a obtenu trois représentants au sein du CNT dont deux pour la seule Coalition du Peuple de l’Azawad (CPA). Alors que la Coordination des Mouvements de l’Inclusivité (CMI) qui revendique huit composantes n’a pas bénéficié du moindre siège. Dans un communiqué, ce regroupement a indiqué que les autorités de la Transition ont été saisies du problème et ont promis de le résoudre. C’est dans ce cadre que des communiqués rendus publics par des leaders communautaires un soutien ferme et indéfectible est apporté au secrétaire général du Mouvement Populaire pour le Salut de l'Azawad (MPSA), Boubacar Siddigh Ould Taleb non moins membre du collège transitoire de la région de Taoudeni et coordinateur des mouvements de l'inclusivité (CMI) afin de les représenter valablement au sein du CNT.

Pour le moment en tout cas, le moins que l’on puisse dire c’est que la mise en place de ce dernier organe de la Transition suscite beaucoup de remous. D’autant que le contexte dans lequel le pays se trouve est déjà très tendu au quadruple plan politique, social, sécuritaire et sanitaire. Par ailleurs, on ne sait toujours pas où se trouve le président de la Transition Bah Ndaw qui n’a plus fait d’apparition publique depuis le 26 novembre ratant de grands événements internationaux auxquels le Mali devait y prendre part. Rappelons que depuis un certain temps un foyer de Covid-19 a été découvert à Koulouba. Ce qui avait entrainé le report d'une session du Conseil supérieur de la défense devant prendre des mesures pour rompre la chaine  de contamination.