Les faits se sont produits tôt ce samedi 23 mars 2019, dans le cercle de Bankass, région de Mopti. Des individus armés ont fait irruption dans les villages de Ogossagou, Welingara et Guiwagou, dans le cercle de Bankass, 20 km au nord de Kolongo où un drame pareil s'était produit en début d'année faisant une quarantaine de civils tués. Les assaillants ont ouvert le feu à bout portant sur les personnes qui s’y trouvaient. Au moins une centaine de civils ont été tués. Des sources soutiennent que le nombre de victimes peut même atteindre la barre des 100. Parmi elles, figureraient des combattants proches de Sékou Bolly, un déserteur de l’armée qui a récemment mis sur pied un mouvement afin de faire profiter ses éléments des avantages du processus DDR.
Ces violences interviennent alors qu’une délégation du Conseil de sécurité de l’ONU est au Mali pour tenter de trouver des solutions aux violences qui ont tué des centaines de civils l’année dernière et se propagent dans la région du Sahel.
Selon des propos de Moulaye Guindo, maire de la ville voisine de Bankass, recueillis par nos confrères de Reuters, des hommes armés, vêtus en tenue de chasseurs traditionnels (Donzo), ont encerclé et attaqué Ogossagou vers 4 heures (4 heures GMT).
"Le bilan est très lourd", a-t-il déclaré à Reuters. "Le village d'Ogossagou est complètement dévasté."
Un habitant du village, qui a demandé à ne pas être identifié, a déclaré que l’attaque semblait constituer une riposte à la revendication par le JNIM, notamment la Katiba d’Ançar Dine du Macina, , vendredi, d’un assaut qui a coûté la vie à environ 26 militaires à Dioura, dans le cercle de Tenenkou, le dimanche dernier. Dans leur communiqué, les djihadistes avaient dit que cette attaque visait à défendre la communauté Peule. Notons aussi que ces violences interviennent alors que la milice Dan Nan Ambassagou qui prétend parler au nom des Dogons, a déclaré deux avant que ses éléments allaient mener patrouilles dans le "Pays Dogon" en particulier dans les cercles de Douentza, Bandiagara, Bankass et Koro dans la région de Mopti.
Selon la même sources des groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et à l'État islamique ont exploité les rivalités ethniques du Mali et de ses voisins, le Burkina Faso et le Niger, pour stimuler le recrutement et rendre de vastes étendues de territoire pratiquement ingouvernables.