Le célèbre homme d'Affaires nigérian Aliko Dangote l'a dit haut et fort au cours des rencontres de l'Africa Champions Club, tenu ce weekend à Lagos : les leaders économiques africains ont la capacité d'accélérer l'intégration économique de l'Afrique plus rapidement que dans d'autres régions du monde.
Pour le richissime homme d'affaires nigérian, Aliko Dangote, les grands acteurs du secteur économique en Afrique peuvent accélérer l'intégration économique du Continent. S'exprimant ce weekend à Lagos lors de l'inauguration de l'Africa Champions Club, une initiative réunissant les milieux d'affaires africains, le magnat a expliqué qu'il s'agit d'un devoir pour les leaders économiques.
«Nous devons changer la dynamique de façon à ce qu'elle soit plus favorable à l'Afrique et aux Africains, car nous avons un devoir envers nos communautés et les prochaines générations de jeunes hommes et de jeunes femmes qui veulent aujourd'hui devenir des entrepreneurs panafricains», a déclaré Aliko Dangote.
L'homme d'affaires nigérian réagissait à une exhortation du vice-président nigérian, Yemi Osinbajo, qui avait appelé à une plus grande intégration des économies africaines afin de permettre au Continent de développer le libre-échange entre les pays membres de l'Union africaine.
Pour le numéro 2 de la première puissance économique de l'Afrique, l'intégration économique est la clé du succès du Continent. Le vice-président a souligné dans son intervention que l'intégration régionale est une condition nécessaire au développement de l'Afrique, alors qu'elle a toujours été faible jusqu'ici.
«Le fait est que d'autres régions font bloc. Mais l'Afrique reste toujours largement divisée en diverses économies, tandis que la facilitation du commerce dans toute la région demeure un réel défi», a lancé Yemi Osinbajo.
Un taux d'intégration inférieur à 20%
La préoccupation de Dangote et du vice-président nigérian est d'autant plus légitime lorsque l'on sait que le taux d'intégration en Afrique est de moins de 20%. «Avec moins de 20%, nous avons encore l'un des taux d'intégration commerciale les plus bas, alors qu'il est de 40% en Asie et que l'intégration européenne est encore loin devant avec 60%», a précisé Yemi Osinbajo, très emporté sur le sujet.
D'après ce dernier, les régions qui sont plus intégrées se sont révélées capables de connaître une croissance plus rapide et ont fait preuve d'une plus grande résilience en période de ralentissement de l'économie mondiale. Il a expliqué qu'en ce moment où l'économie mondiale lutte pour retrouver ses niveaux de croissance élevés d'il y a près d'une décennie, la stimulation de la croissance interne et régionale se révèle comme la principale solution stratégique pour de nombreux pays et régions.
latribune