Du Burkina Faso au Tchad, en passant par le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad ces dix personnalités, déjà très actives pour certaines en 2017, feront l’actualité du Sahel en 2018. Voici pourquoi :
Burkina Faso, Djibril Bassolé
Actuellement en résidence surveillée à Ouagadougou après deux années de détention préventive, pour son implication présumée dans la tentative de coup de septembre 2015 au Burkina Faso, le général Bassolé sera prochainement fixé sur son sort. Qu’elle que soit la décision que prendra la justice, le cas de cet ancien chef de la diplomatie burkinabé embarrassera le président Kabore : sa condamnation à la prison ferme confortera la thèse de l’acharnement politique alors que sa libération totale donnera du sens à son projet de se poser en challenger du président Roch Marc Christian Kabore à la présidentielle de 2019.
Burkina Faso, Tahirou Barry
Arrivé en troisième place lors de la présidentielle de 2015, Tahirou Barry a créé l’événement, le 27 octobre 2017, en démissionnant de ses fonctions de ministre de la Culture et du Tourisme, estimant que les attentes de l’insurrection populaire qui a chassé Blaise Compaoré du pouvoir les 30 et 31 octobre 20114 ont été déçues. Déchargé de ses fonctions ministérielles, Tahirou Barry entend se concentrer sur ses activités de président du Parti pour la renaissance nationale (PAREN), mais surtout mettre en place sa stratégie pour la présidentielle de 2019.
Mali, Modibo Sidibé
Mauritanie, Mohamed El Hacen Ould Lebatt
l’Union africaine (UA) devrait en 2018 avoir un nouveau visage avec la désignation le 28 janvier à Addis-Abeba du Rwandais Paul Kagamé comme président en exercice. Conseiller spécial en charge des questions politiques et stratégiques du président de la Commission de l’UA Moussa Fakhi, le Mauritanien Ould Lebatt jouera un rôle clé pendant les 11 prochains mois. Cet ancien président de l’Université de Nouakchott et ancien ministre des Affaires étrangères inspirera, sans nul doute, les décisions de l’UA sur des dossiers aussi sensibles que la présidentielle en République démocratique du Congo, la situation politique au Togo, la Centrafrique ou encore la lutte contre le terrorisme.
Niger, Ali Idrissa
Déjà très orageuses, les relations entre Ali Idrissa, président du Réseau des organisations pour la transparence des politiques budgétaires (ROTAB), et les autorités nigériennes se sont définitivement dégradées à la fin de l’année 2017. Le régime du président Issoufou ayant vu la main de l’activiste derrière la décision de l’Initiative pour la transparence des industries extractives de suspendre (EITI) de suspendre, en octobre 2017, le Niger « pour progrès insuffisants ». En 2018, les relations entre Ali Idrissa et le pouvoir de Niamey ne devraient pas s’améliorer, l’activiste ayant pris la tête de la contestation de la nouvelle loi des Finances qu’il juge défavorable aux Nigériens les plus pauvres
Niger, Le général Ahmed Mohamed
Nommé le 8 janvier 2018, chef d’état-major général des Forces armées nigériennes (FAN) par le président Issoufou, cet officier est le premier touareg à diriger l’armée nigérienne qu’il a rejointe en 1979. En pleine guerre contre le terrorisme, le général Mohamed aura fort à faire pour assurer la sécurité du Niger attaqué au nord-ouest par les mouvements djihadistes du nord Mali, au sud-est par la secte niégriane Boko Haram et menacé au nord par le démantèlement de l’Etat central en Libye.
Tchad, Nadja Kaïna
Porte-parole du mouvement citoyen Iyina (ça doit changer), Nadja Kaïna, a déjà été condamné deux fois par la justice tchadienne sans que cela suffise à refroidir son engagement contre le régime du président Idriss Deby. Profitant de la fragilisation du pouvoir par la crise économique due à la chute du prix du pétrole et de ses revers internationaux, Iyina entend porter l’estocade à Idriss Déby que l’on dit en froid avec Paris depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Elysée. En effet, selon plusieurs sources, le pouvoir tchadien n’a guère apprécié que le président se rende au Burkina Faso, au Mali et au Niger, trois des cinq Etats du G-5 Sahel (avec la Mauritanie et le Tchad) sans venir à N’Djamena qui abrite le quartier général de Barkhane, la force française de lutte contre le terrorisme dans l’espace sahélien
Tchad, Mahamat Zene Cherif
Diplomate de 53 ans nommé ministres des Affaires étrangères fin de 2017, Zene Cherif devrait sur les 11 prochains mois consacrer toute son énergie et mobiliser tout son tact pour apaiser les relations agitées entre, d’une part, le Tchad, et, d’autre part, les Etats-Unis, le Qatar et la Guinée-Equatoriale. De toute évidence, la tâche s’annonce difficile pour cet ancien ambassadeur du Tchad à Addis-Abeba et ancien Représentant permanent de son pays auprès des Nations-Unies, à New York.
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