La MINUSMA ferme ses derniers camps et quitte le Mali Des manœuvres diplomatiques au Mali

Selon Fatou Bensouda : « D’autres personnes seront jugées dans le cadre de la crise sécuritaire au Mali »

Par kibaru

Invitée par les autorités maliennes à visiter le pays pour une enquête préliminaire sur les exactions commises en juillet dernier, la Procureure de Cour Pénale Internationale, Fatou Bensouda a animé, le mercredi 18 octobre, à l'hôtel Radisson Blu de Bamako, une conférence de presse conjointe avec le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Me Ismaël Konaté.

Au cours de cette rencontre, elle a indiqué que le dossier du Mali est ouvert à la CPI depuis 2012 suite à la double crise sécuritaire et politico-institutionnelle qui a secoué le pays. Elle a également rappelé que la CPI est compétente à juger le dossier du Mali en ce sens que ce pays est le deuxième sur le plan africain à ratifier le Statut de Rome régissant les domaines de compétence de cette Cour. Lesquels sont notamment les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide. Ainsi, la CPI intervient au Mali dans le cadre des exactions commises dans le Nord du pays, mais également le putsch militaire du 22 mars 2012.

S’agissant de l’objet de sa visite au Mali, Fatou Bensouda a déclaré qu'elle intervient suite à une sollicitation adressée à la Cour par le gouvernement malien après la récente publication du rapport de Human Rights Watch relatif à des allégations d'abus commis par l'armée dans le centre du pays. Ce rapport faisait également état de fosses communes dans lesquelles étaient enterrés des citoyens soupçonnés de terrorisme. Des allégations rejetées en bloc par les autorités maliennes invitant les responsables de cette organisation à venir au Mali pour apporter des indications précises sur l'existence de ces fosses communes.

C'est ainsi qu'une enquête préliminaire a donc été ouverte par la CPI pour faire la lumière sur cette affaire. Dans le cadre de sa visite, Fatou Bensouda a rencontré les responsables des forces de défense et de sécurité du Mali, des ministres notamment ceux en charge de la justice, la sécurité, la défense et des droits de l'homme. Elle a également eu une séance de travail avec les membres de la société civile, particulier les ONGs intervenant dans le cadre des droits de l'homme.

Elle s'est félicitée de la condamnation du chef terroriste Ahmad Al-Mahdi Faqi pour la destruction des mausolées de Tombouctou durant l'occupation jihadiste en 2012. Bien qu'il soit actuellement le seul Malien à avoir été jugé par la juridiction internationale, Fatou Bensouda a affirmé que les enquêtes se poursuivent et d'autres devraient répondre de leurs actes dans les meilleurs délais.

Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Me Ismaël Konaté a, quant à lui, déclaré que cette condamnation est le fruit d'une coopération judiciaire très étroite et intense entre les autorités maliennes et la CPI. Il a insisté sur le fait que la justice, avec  l'assistance de la CPI, va poursuivre son travail pour traquer et traduire tous ceux que se sont rendus responsables de la déstabilisation du Mali devant les juridictions compétentes.