L'annonce a été très applaudie au sommet Chine-Afrique qui s'est ouvert, ce vendredi, à Johannesburg, en Afrique du Sud : le président chinois promet 60 milliards de dollars d'aide au continent, principalement sous la forme de prêts. Malgré une baisse de 40% des investissements chinois sur le continent, malgré la baisse de sa croissance, Pékin a rassuré ses partenaires africains.
C’est une vraie offensive que lance la Chine sur le continent africain : 60 milliards de dollars de prêt, c’est une somme colossale qui excède les attentes. Cette enveloppe est destinée à financer une dizaine de programmes de coopération notamment dans l’agriculture, l’industrialisation, la réduction de la pauvreté et la sécurité. Près de 60 millions de dollars seront attribués aux programmes de paix et sécurité de l’Union africaine sans contrepartie.
« Nous devons travailler ensemble, a souligné le président chinois Xi Jinping, en restant politiquement neutres, en nous faisant mutuellement confiance et sans imposer nos idées ». Un message applaudi par le président de l’Union africaine, Robert Mugabe, qui s’est lancé dans une attaque contre les pays occidentaux : « La Chine est en train de faire pour le développement de l’Afrique ce qu’aucun pays colonisateur n’a fait, a-t-il martelé, ensemble nous allons maintenant nous battre pour une vraie démocratie aux Nations unies », a-t-il ajouté. Pour le président sud-africain et hôte du sommet, la Chine représente un tiers de la population totale de la planète, soit un marché énorme à développer.
Un acte de générosité sans précédent
Soixante milliards de dollars pour financer l’agriculture, l’industrialisation, la réduction de la pauvreté et la sécurité sur le continent, le montant est exceptionnel mais le président chinois ne s’est pas arrêté là.
Il a également promis plus de 140 millions d’euros sous forme d’aide alimentaire d’urgence pour les pays touchés par la sécheresse et il s’est engagé à effacer la dette des pays africains les moins avancés. Une annonce acclamée par les leaders africains, et notamment par le président de l’UA. « Que Dieu bénisse la Chine », s’est-il exclamé. Dans la salle, les délégations ont un sourire radieux. Personne ne s’attendait à une telle enveloppe.
Des réactions nombreuses à un moment ou l'Afrique enregistre elle aussi un certain ralentissement de l'économie. « C’est Noël avant l’heure », s’est exclamé un membre de la délégation sud-africaine pendant que le président du Bénin Boni Yayi s’est réjoui de « cette nouvelle opportunité qui va permettre aux Etats de développer leurs infrastructures ».
Une trentaine de chefs d’Etat présents
Signe de l’importance de ce sommet pour de nombreux pays africains, une trentaine de dirigeants du continent ont fait le déplacement à Johannesburg. Pékin est le premier partenaire commercial de l’Afrique, mais les échanges commerciaux sont passablement fragilisés par le ralentissement de la croissance chinoise cette année.
Certains pays dépendants de leurs exportations de matières premières sont devenus très nerveux. C’est notamment le cas de l’Afrique du Sud, dont l’économie a reculé au deuxième semestre, en raison d’une baisse des exportations de platine et de charbon vers la Chine. La Zambie est également affectée par une chute des exportations de cuivre qui constituent son principal revenu.
L’Afrique attendait donc des paroles rassurantes de la part de Pékin et notamment que cette coopération se poursuivra bel et bien malgré une économie morose. Ces pays ont donc poussé un « ouf » de soulagement. Maintenant, il va falloir attendre les détails de cette aide.
RFI