C’est hier mardi 20 décembre qu’ont eu lieu les travaux de la 14e session du comité de suivi de l’accord. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’aucun résultat positif n’a été obtenu. Pire, c’est même un nouveau recul qui a été observé. En effet, les leaders de la CMA n’ont fait qu’une brève apparition, le temps pour eux d’annoncer la suspension de leur participation. Avant d’appeler à la tenue d’une « rencontre de haut niveau de la médiation élargie en vue de sauver l’accord et préserver la crédibilité du processus et de tous les acteurs impliqués ». La raison invoquée à cette volte-face : la mauvaise foi du gouvernement et l’incapacité de la médiation à faire respecter les décisions.
C’est donc reparti pour une nouvelle rupture du dialogue entre les acteurs impliqués dans le processus de paix au Mali. Ainsi, la 14e session de la CSA n’a été qu’une tribune pour confirmer ce dialogue de sourds entre le gouvernement, les groupes armés signataires et la médiation internationale. Pourtant, l’ordre du jour de cette rencontre comportait des points assez importants tels que l’évolution des travaux sur la révision de la constitution et la conférence d’entente nationale. Deux questions phares de l’accord qui sont toujours en suspens. Finalement, dans l’ordre du jour réaménagé, il n’y avait qu’un seul point à discuter en l’occurrence les travaux de la commission ad hoc dirigée par le haut représentant du chef de l’Etat pour l’accord chargée de trancher la question de l’inclusivité.
La CMA a décidé de suspendre sa participation aux travaux du CSA et ses différents sous-comités. Avant d’appeler à la tenue d’une « rencontre de haut niveau de la médiation élargie en vue de sauver l’accord et préserver la crédibilité du processus er de tous les acteurs impliqués ». Elle justifie cette nouvelle rupture du dialogue du fait de la mauvaise foi du gouvernement à mettre en œuvre l’accord et l’incapacité de la médiation à faire respecter les décisions. C’est ainsi que les travaux ont été suspendus sans que cela n’aboutisse à une avancée concrète dans la mise en œuvre de l’accord. Pour l’heure, le haut représentant a été chargé de poursuivre les tractations afin de convaincre les différents mouvements à s’accepter.
Le MOC, objet de litige
De bonnes sources, ce revirement de la CMA serait dû à son incapacité de fournir les éléments nécessaires pour le démarrage des activités du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) de la région de Gao. Déjà, cette structure qui doit gérer les patrouilles mixtes compte près de 339 éléments des Forces armées maliennes et de la Plateforme. La CMA qui n’a toujours pas rejoint ce mécanisme avait pourtant annoncé son intention d’y participer avec 200 éléments issus de Kidal et Ber. Chose que refusent d’autres mouvements de la CMA tels que le MSA, la CPA et la CMFPR II qui affirment détenir les éléments nécessaires dans la région de Gao même. D’où la question de savoir pourquoi faire appel à des éléments de Kidal pour prendre position dans la Cité des Askias ?
C’est ainsi qu’ils ont bloqué tous les axes menant à Gao aux hommes armés de deux composantes de la CMA de Kidal à savoir le MNLA et le HCUA. Ces derniers ont donc sollicité l’appui de la MINUSMA pour leur assurer le transport aérien des troupes jusqu’à Gao prétextant de la dangerosité des routes. Un argument réfuté par l’autre partie de la CMA qui refuse la suprématie des Kidalois sur les autres régions du Nord du pays. A ce jour, la MINUSMA n’a promis qu’une dotation en carburant aux troupes venant de Kidal. Il semble ainsi que la mise en œuvre de l’accord met à nu toutes les insuffisances de certains groupes armés.