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1er tour des législatives au Mali : Entre crise sécuritaire et sanitaire

Par kibaru

Au Mali, le premier tour des législatives a pu se tenir, hier dimanche 29 mars. Le moins que l’on puisse dire c’est que ce scrutin déjà reporté à deux reprises depuis 2018, s’est tenu dans des conditions très particulières. Il a été marqué par des craintes liées à la propagation du nouveau coronavirus (Covid 19) et surtout de nombreux incidents sécuritaires dans plusieurs localités du Nord et du Centre. Dans certains cas, le vote n’a même pas eu lieu.

Les mesures barrières édictées par les autorités pour se protéger du virus n’ont pas été respectées dans de nombreux bureaux de vote. C’est certainement l’une des raisons pour lesquelles ces élections n’ont pas mobilisé du monde dans certains bureaux de vote du pays.

L’autre principale raison c’est bien évidemment l’insécurité avec en toile de fond les attaques perpétrées par les groupes djihadistes. Déjà, le ton a été donné, depuis le mercredi 25 mars dernier avec l’enlèvement du chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé,  dans la région de Tombouctou, alors qu’il était en campagne pour sa réélection à l’Assemblée nationale, dans sa circonscription de Niafunké.  Une semaine plutôt, c’était l’attaque d’une base de l’armée malienne à Tarkint, dans la région de Gao, avec la mort d’au moins une trentaine de militaires, qui a retenu toutes les attentions.

Au cours de ce scrutin d’hier, de nombreux incidents ont été signalés dans plusieurs localités du pays. Ainsi,  dans le cercle de Ménaka, centre de vote Essaina M’Bahou le président, les assesseurs et l’observatrice Maimouna Maiga de la COCEM ont été enlevés avec le matériel électoral. Dans le cercle de Tenenkou, région de Mopti, un chef de village a été menacé de mort si les élections se tenaient. Dans deux autres villages du même cercle, les bureaux de vote sont fermés à cause de l'insécurité. A Bonni dans le cercle de Douentza, l’enlèvement des agents électoraux a été constaté, les bureaux de votes sont fermés.

Dans le village de Monzoga, Cercle d’Ansongo, région de Gao, le matériel électoral a été brûlé et les agents électoraux enlevés. Dans le Cercle de Gao, centre de Farandjire, un individu possédant un lot de cartes d'électeurs a été interpellé, ce qui a entraîné un arrêt momentané des opérations de vote.

Dans le cercle de Niafunké, région de Tombouctou, un chef de village et le président du bureau de vote ont été enlevés. Dans les villages de Arabebe et Waki, cercle de Niafunké, les bureaux de vote sont fermés. Dans la commune de Soboumdou, cercle de Niafunké, la confiscation des cartes d’électeurs des citoyens par des hommes armés à la veille du scrutin a été reportée. Des menaces de mort à l’encontre de la population et des personnes qui iront voter le dimanche.

Les observateurs de la COCEM ont relevé des incidents sécuritaires préoccupants dans les régions de Mopti, Gao et Tombouctou. Plusieurs menaces de mort et enlèvement de chefs de village et d’agents électoraux, et dont notre observatrice de Ménaka.

 

Aussi, le vote n’a pu se tenir à cause des mêmes raisons dans la commune de Saréyamou (cercle de Diré), les villages de Kalengué et Rabedjé (commune de Soboundou), dans la commune de Banikane (cercle de Niafunké) et les communes de Hamza Coma et de Séréré (cercle de Gourma Rharous) ; - Le chef du village de Kalengué (cercle de Niafunké) et le président du bureau de vote de la localité ont été enlevés ; - L'accès a été refusé à 3 Observateurs du POCIM au centre de vote Kidal 1 : B.V 036, B.V 40 Aghabo, B.V 021 Kidal.  - On n’a pas voté dans plusieurs villages et hameaux de Bankass.

Le fait le plus marquant de cette journée c’est sans doute la mort d’une dizaine de civil qui étaient à bord d’un véhicule de transport qui a sauté sur un engin explosif improvisé entre Saraferé et N'Gorkou, dans le Gourma de Niafunke.
En réalité, ces élections ont été tenues dans le forceps d’où la faible mobilisation qui annonce sûrement un taux de participation très bas. A la mi-journée, il tournait même aux alentours de 7%.