Finalement, la 21e session du Comité de Suivi de l’Accord s’est tenue, ce mardi 24 octobre, à l’ex-Cres de Badalabougou. Pourtant, des incertitudes planaient au début des travaux puisque des responsables de mouvements armés s’étaient retirés pour protester contre le non paiement de leurs indemnités depuis trois mois.
Le gouvernement a encore mis la main à la poche en déboursant un montant de 120 millions de FCFA pour le paiement d’une partie des indemnités. Ce montant correspond au versement de la moitié de deux mois d’indemnités. Rappelons que le paiement de l’intégralité des indemnités mensuelles de l’ensemble des participants s’élève à plus de 37 millions par mois.
On se souvient que lors de la 18e session du CSA tenue au mois de juin dernier, l’Union européenne, par la voix de sa Haute représentante pour les Affaires étrangères et la Politique de Sécurité, Federica Mogherini, en visite au Mali, avait promis de doter le budget du CSA d’un montant de plus de 327 millions de FCFA, soit 500. 000 euros. Une dotation conditionnée par de réels progrès à faire dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord. Selon nos informations, ce montant n’a toujours pas été décaissé, augmentant un peu plus le problème de budget auquel le CSA est confronté. Bien qu’aucune raison n’ait été invoquée pour justifier le retard du décaissement de ce montant, il semble que c’est au niveau administratif qu’il y a des blocages.
Par rapport au respect du principe de l’inclusivité prôné par l’Accord, la CMA et la Plateforme se sont engagées à intégrer pleinement tous les mouvements exclus du processus. A ce sujet, le Président du CSA, le diplomate algérien Ahmed Boutache a réitéré sa menace d’user de l’article 58 de l’Accord qui lui donne les pleins pouvoirs de faire participer aux réunions du Comité de suivi d’autres acteurs en cas de besoin. Cependant, les mouvements exclus notamment ceux de la Coordination de l’Entente ne montrent pas beaucoup d’optimisme quant au respect de cet engagement. D’autant que ce n’est pas la première fois qu’on promet de les réintégrer pleinement en vertu du principe de l’inclusivité prôné par l’Accord.
Par ailleurs, concernant les lois récemment adoptées par le gouvernement telles que celle relative aux collectivités territoriales, décriées par les mouvements armés, la convocation du collège électorale pour le 17 décembre prochain, les amendements constitutionnels, le CSA a déploré le manque de concertation entre les acteurs du processus de paix. C’est ainsi qu’une réunion a été convoquée pour ce mercredi 25 octobre pour aplanir toutes les divergences y compris de celle des statuts des membres du CSA afin parvenir à un consensus avant le prochain CSA prévu au mois de novembre.
Les participants ont également insisté sur la nécessité de mettre en place dans les meilleurs délais les MOC de Kidal et Tombouctou et d’opérationnaliser l’autorité intérimaire de Kidal.