Du 3 au 6 décembre dernier, la capitale sénégalaise, Dakar a abrité les travaux du 3e forum sur la paix et la sécurité. La rencontre a été marquée par des ateliers et des panels en présence d’au moins 500 participants. Outre le président sénégalais Macky Sall, des personnalités telles que le chef de l’Etat du Nigéria, Muhammadou Bouhari, le Premier ministre malien, Modibo Kéïta, le ministre français de la Défense, Jean Yves LeDrian, etc. ont assisté à la rencontre.
Pour le chef de l’Etat sénégalais, seule une réponse doctrinale de l’islam peut venir à bout de l’extrémisme violent. Il a par ailleurs indiqué que ce forum est un lieu inédit d’échanges, de réflexion libérée et décloisonnée sur les défis sécuritaires de l’Afrique pour des réponses concertées. Dans le même sillage, il a insisté sur la nécessité de contrôler les contenus du net. Il a plaidé pour une stratégie globale afin de circonscrire les effets du terrorisme qui ne font que s’étendre. La preuve des pays jusque-là épargnés par les attaques comme le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire ont été touchés pour la première fois. Donc nul n’est complètement à l’abri de cette menace.
De l’avis du ministre français de la Défense, il est nécessaire de renforcer la coopération entre les Etats sahéliens pour mieux combattre le terrorisme. Il a réitéré le soutien de son pays à ce genre d’initiatives visant à mieux comprendre et appréhender la menace afin de mieux la combattre. Aussi, il a rassuré sur le fait que l’aide de la France en matière d’équipements et de formations au profit des armées des pays sahéliens ne fera pas défaut. Toutefois, il n’a pas manqué de déplorer le chaos qui règne au Mali avec la lenteur, voire le blocage dans la mise en œuvre de l’accord d’Alger. Une situation qui favorise la propagation des activités terroristes qui a coûté la vie à une dizaine de soldats français de l’Opération Barkhane. Il a fait des reproches à peine voilés aux casques bleus de la MINUSMA et aux autorités maliennes.
Toute chose que le Premier ministre malien n’a pas réfutée tout en rappelant les efforts consentis par les autorités de son pays pour une accélération de la mise en œuvre des dispositions de l’accord d’Alger afin que la paix définitive puisse être ramenée. Lors de cette rencontre, il a été beaucoup question du triptyque Sécurité, Démocratie et Développement. Pour cela, il a été préconisé d’un plus grand contrôle du contenu de l’internet. Pour le président sénégalais de la même manière qu’il a été identifié des moyens d’assurer une meilleure protection des espaces frontaliers et limites y compris par la modernisation des capacités des renseignements et une plus grande coordination des services de sécurité, il faudra en faire de même, voire plus pour surveiller ce qui se passe sur la toile.
Rendez-vous est donc donné pour le forum de 2017 que le président du Sénégal voudrait que les préparatifs se déroulent dans une démarche anticipative et participative. C’est ce qui explique notamment la participation du secteur privé aux travaux de la présente édition. La balle est désormais dans le camp du comité d’organisation qui doit mettre à disposition, l’ensemble des conclusions issues des ateliers et des différents panels, de l’ensemble des participants pour mieux préparer l’édition de 2017.