Sur leur initiative, les leaders des groupes armés de la Plateforme et de la CMA ont été reçus en audience, le samedi 23 septembre, par le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta. Lors de cette rencontre, les ex-rebelles de la CMA étaient représentés par les secrétaires généraux du MNLA, Bilal Ag Acherif et du HCUA, Algabass Ag Intalla. Du côté de la Plateforme, il y avait notamment un représentant du MAA en la personne de Henoune Ould Ali et le Général Elhadji Ag Gamou, qui préside le Conseil supérieur des Imghades et Alliés ainsi que figure de proue dans le dispositif militaire du GATIA.
Au cours des échanges, il a notamment été question du processus de paix et de réconciliation nationale en cours au Mali.
A leur sortie d'audience, Bilal Ag Achérif a déclaré qu'ils sont honorés d'être reçus par le Président de la République. Il a salué et remercié le Président de la République pour son leadership et son engagement constant en faveur du retour rapide et définitif de la paix au Mali, pour son développement socio-économique. Il a également déclaré que cette audience leur a permis de faire au Président de la République, le compte rendu de l'accord de cessez-le-feu signé entre la CMA et la Plateforme, il y'a juste quelques heures. La délégation, selon Bilal AG Shérif, a réitéré au Président de la République son engagement pour l'application de l'Accord pour la Paix et la Réconciliation afin que l'insécurité qui frappe les Maliens prenne fin.
Selon nos sources, ces leaders des groupes armés signataires étaient venus faire part au président de la République des engagements conclus, le mercredi 20 septembre dernier. Des engagements relatifs à une cessation immédiate, totale et définitive des hostilités entre les mouvements armés signataires. Le document signé prévoit également d’autres mesures visant à accélérer la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Il nous est parvenu qu’ils ont également demandé au chef de l’Etat de les soutenir, financièrement surtout, pour le respect des engagements signés.
Reste à espérer que les parties soient réellement de bonne foi pour appliquer scrupuleusement les nouveaux engagements en vue d’une accélération de la mise en œuvre de l’accord qui a déjà accusé un grand retard. Une situation en grande partie due aux affrontements cycliques entre groupes armés signataires et la mauvaise foi de certains à associer d’autres à l’accord dont l’un des principes fondamentaux demeure l’inclusivité. A ce propos, de nouvelles dissidences ne sont pas à exclure aussi bien du côté de la Plateforme que de la CMA. D’où la création de la CME (Coordination des Mouvements de l’Entente) qui regroupe les frustrés des deux camps.
Déjà, certains craignent que les moyens qui seront mis à disposition ne connaissent le même sort que ceux mis dans l’organisation du forum de Kidal, en mars 2016, qui avait été boycotté par le gouvernement et la Plateforme.