En mai 2024, le rapport de la Matrice de Suivi des Déplacements (DTM) publié par l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) a révélé une situation alarmante au Mali : 330 713 personnes sont actuellement déplacées internes dans le pays. Ce chiffre, bien qu'en diminution par rapport à décembre 2023, montre l'ampleur d'une crise humanitaire persistante.
Les principales causes de ces déplacements sont les conflits armés et l'insécurité généralisée dans plusieurs régions du Mali. Les affrontements entre groupes armés et les attaques contre les civils poussent des milliers de familles à fuir leurs foyers en quête de sécurité. Cette situation exacerbe la vulnérabilité des populations, déjà touchées par la pauvreté et le manque d'accès aux services de base.
Selon les données, 67 % des déplacés au Mali proviennent des régions de Mopti et Gao, où les conflits sont les plus intenses. De plus, 42 % des PDI sont des enfants, souvent privés d'éducation et exposés à des risques accrus de violence et d'exploitation.
Le déplacement forcé a des conséquences dévastatrices sur les familles maliennes. Les personnes déplacées internes (PDI) vivent souvent dans des conditions précaires, sans accès adéquat à la nourriture, à l'eau potable, aux soins de santé et à l'éducation. Par exemple, seulement 23 % des PDI ont accès à des installations sanitaires adéquates, ce qui augmente le risque de maladies.
Malgré les efforts des organisations humanitaires et du gouvernement malien pour répondre à cette crise, les besoins dépassent largement les ressources disponibles. Les interventions humanitaires sont souvent entravées par l'insécurité et l'accès limité à certaines zones du pays. En 2023, seulement 45 % du plan de réponse humanitaire pour le Mali a été financé, laissant un déficit significatif.
L'OIM et ses partenaires continuent de surveiller les flux de population et de fournir une aide essentielle aux PDI. Cependant, une réponse plus coordonnée et une augmentation des financements humanitaires sont cruciales pour atténuer la souffrance de ces populations vulnérables. Par exemple, en janvier 2024, l'OIM a réussi à fournir une aide alimentaire à seulement 30 % des PDI en raison de ressources limitées.
La crise des déplacés internes au Mali est une tragédie silencieuse qui nécessite une attention urgente de la communauté internationale. Les efforts doivent être intensifiés pour garantir la sécurité, la dignité et le bien-être des PDI, tout en s'attaquant aux causes profondes des déplacements. La communauté internationale doit augmenter ses contributions financières pour combler le déficit et permettre une réponse humanitaire plus efficace.