Les faits se sont produits hier jeudi 4 mars, au sud d’Anderaboukane, localité située dans la région de Ménaka. Des individus armés soupçonnés d’appartenir à l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS) ont attaqué une patrouille du Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA), une composante importante de la Plateforme. Le bilan fait état de nombreuses pertes des deux côtés.
La patrouille du MSA attaquée était composée de combattants assurant la sécurisation des populations opérant au sud d’Anderanboukane. C’est ainsi qu’ils ont repéré des malfaiteurs en train de racketter de paisibles personnes. Après la course-poursuite engagée, des violents affrontements ont opposé les deux camps. Le bilan fait état d’une dizaine de morts de chaque côté.
A noter que parmi les assaillants abattus figure un chef terroriste de l’EIGS bien connu de tous répondant au nom de Gormou Djodi. Outre plusieurs combattants tués, le MSA déplore aussi un véhicule calciné. Après des renforts de ce mouvement arrivé dans la zone, les assaillants ont replié du côté de la frontière nigérienne.
Il est important de rappeler que par le passé, le MSA de Moussa Ag Acharatoumane soutenu par le GATIA du Général Elhadji Ag Gamou ont livré plusieurs combats meurtriers contre les éléments de l’EIGS dans la zone de Ménaka. Après leur défaite, une grande partie des éléments de ce groupe ont replié du côté de la frontière nigérienne et d’autres vers la zone du Gourma où des affrontements les opposent très souvent à leurs rivaux issus des rangs du « Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans ».
Après cette accalmie retrouvée dans la zone, le MSA a surtout concentré une majeure partie de ses efforts de sécurisation autour de la ville de Ménaka et ses alentours immédiats confrontés à des actes de grand banditisme. Cela, à travers l’opération « Ménaka Sans Armes » soutenue par les FAMa, la MINUSMA et même Barkhane. Une initiative très saluée dans la mesure où elle a permis à Ménaka de respirer et de tourner la page des actes de grand banditisme.
Avec la concentration de ses efforts dans cette opération, le MSA a quelque peu baissé la garde sur les terroristes de l’EIGS qui tentaient de revenir en utilisant les populations locales. C’est sans doute cette situation qui a favorisé l’attaque subie par sa patrouille de sécurisation jeudi dernier.
Toutefois, cette situation n’est pas de nature à ébranler la détermination du MSA et son indéfectible engagement à assurer la sécurisation des personnes et leurs biens. Une tâche difficile sans une implication plus effective des autorités maliennes et nigériennes aussi bien sur le plan militaire que politique pour rétablir la paix et la quiétude.