La MINUSMA ferme ses derniers camps et quitte le Mali Des manœuvres diplomatiques au Mali

Ansongo (Gao) : Au moins plus d’une vingtaine de personnes tuées suite à une attaque

Par kibaru

Les faits sont décidément très têtus. Le samedi 29 septembre dernier, des individus armés non identifiés sur des motos ont fait irruption tôt le matin dans un campement nomade dénommé Amalawlaw, localité relevant de la commune de Tin Hama, dans le cercle d’Ansongo, région de Gao. L’on déplore malheureusement plus d’une vingtaine de civils tués. Ceux-ci étaient tous membres de la communauté Idarfan.

Cette attaque est la deuxième du genre avec un nombre élevé de victime enregistré dans ces zones en moins d’une semaine. En effet, elle intervient après l’attaque du mardi 25 septembre dernier dans un campement situé près d’Inekar, dans la région de Ménaka où au moins 27 civils de la fraction des Ibogolitans ont été tués froidement. Ainsi, dans les deux attaques, on déplore au moins une cinquantaine de personnes tuées.

Selon une étude, depuis le début de l’année, ils sont plus de 200 civils à avoir perdu la vie dans cette zone.

Si jusqu’ici la thèse la plus plausible pourrait être une incursion menée par des éléments de l’EIGS très actifs dans la zone et qui n’hésitent pas à s’en prendre à des civils soupçonnés de collaborer avec les militaires, d’autres pistes ne sont pas à exclure. En effet, ils sont de plus en plus nombreux à croire à des règlements de comptes entre communautés rivales. Une situation que beaucoup d’analystes expliquent par le fait que quand l’EIGS vivait ses heures de gloire dans la zone, nombreux sont des ressortissants de ces communautés qui leur ont soutenu pour s’en prendre à d’autres.

Aujourd’hui, que l’EIGS vit pratiquement ses dernières heures dans la zone à cause d’une intensification des opérations militaires contre ses chefs, l’heure est à la vengeance et aux règlements de comptes.  Chaque camp accuse l’autre de traitre. La solution à cette situation qui risque de provoquer une crise humanitaire dans la zone nécessite une plus grande implication des autorités avec le soutien des partenaires. Les déchirures sont tellement béantes que les notables de la zone, à eux-seuls, seront incapables de recoudre le tissu social. Il faut impérativement l’implication d’autres acteurs. Par ailleurs, le retard dans la mise en œuvre de l’accord, notamment dans ses volets sécuritaires dont le cantonnement, explique aussi la résurgence des violences vu qu’il y a une grande circulation des armes.