Aussitôt élu, il semble que les questions sécuritaires soient au cœur des priorités du nouveau président Français, Emmanuel Macron. Parmi les dossiers auxquels il devrait se consacrer figure notamment le double assassinat des journalistes de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, en novembre 2013 à Kidal.
Même si l’acte a déjà été revendiqué par Abdelkrim El Targui, l’un des chefs terroristes tués par Barkhane, ses autres complices tels que Baye Ag Bakabo courent toujours.
Ce qui a renforcé le doute des proches des victimes c’est notamment la diffusion le 26 janvier dernier, par la chaine France 2 d’une enquête intitulée « Otages d’Etat » dans le magazine « Envoyé spécial ». Cette émission a établi un lien réel ou supposé entre le double meurtre des envoyés spéciaux de RFI, à Kidal et les tractations menées en 2013 pour la libération de sept otages (cinq Français, un Malgache et un Togolais), enlevés en septembre 2010 à Arlit (Niger). Ainsi, dans ce documentaire, il semble que c’est le non-paiement de l’intégralité de la rançon qui a été la raison du kidnapping et de l’assassinat des journalistes de RFI.
L’équipe d' « Envoyé spécial » découvre que Ghislaine Dupont et Claude Verlon de RFI, enquêtaient eux aussi sur les négociations d’Arlit et les rançons versées. Durant ses recherches, elle accède à un certain nombre de documents émanant de la Direction du renseignement militaire (DRM) et de la DGSE qui font un lien entre les deux affaires.
En tout cas, l’affaire continue de garder tous son mystère malgré la déclassification en 2015 d’une grande partie des documents classés « secret défense ». A noter aussi que les enquêteurs français qui étaient attendus à Kidal, n’ont pas pu faire le déplacement à cause de l’insécurité qui prévaut dans certaines localités du Nord du Mali.
Même après les propos de François Hollande à l’endroit des proches des victimes réfutant tout lien entre l’assassinat des deux journalistes et la prise d’otage d’Arlit, le doute continue de persister. C’est dans ce cadre que l’association qui regroupe les proches des deux journalistes a demandé au nouveau président français, Emmanuel Macron de poursuivre l’enquête et de ne pas enterrer l’affaire.
Ce, d’autant plus qu’avant la présidentielle française, François Hollande avait adressait à la mère de Ghislaine Dupont une lettre manuscrite dans laquelle il affirmait que ses engagements sur ce dossier seront tenus. Ajoutant qu’il transmettra à son « successeur toutes les informations qu’il saura confirmer de façon à ce que la vérité soit établie par la Justice ». C’est ainsi que les proches des victimes espèrent qu’Emmanuel Macron fera tout pour que « les coupables du crime de Kidal soient capturés vivants, jugés et condamnés et aussi que leurs mobiles soient connus ».