La MINUSMA ferme ses derniers camps et quitte le Mali Des manœuvres diplomatiques au Mali

Attaque de Nampala : au moins 17 morts, une trentaine de blessés, des armes emportées

Par kibaru

Tôt ce matin, entre 5 h et 7 heures du matin, plusieurs individus lourdement armés à bord d’une quarantaine de pick-up et des motos ont attaqué le camp de l’armée malienne à Nampala, localité relevant de la région de Ségou. Pendant que des militaires cherchaient à se replier sur Diabali, une embuscade leur a été tendue par un autre groupe de terroristes.

Le bilan provisoire fait état d’au moins 17 militaires tués, plus d’une trentaine de blessés, des portés disparus et des armes et munitions emportées par les assaillants. Lesquels ont quasiment réduit en cendre le camp de l’armée à Nampala. Aussi, ils ont occupé la localité durant plusieurs heures avant de se retirer avec leur butin de guerre.

Bien qu’on n’ignore encore les pertes que les terroristes ont subies, des sources oculaires affirment tout de même avoir aperçu des corps de leurs éléments qu’ils ont récupérés. Après leur forfait, les terroristes ont planté des drapeaux d’AQMI dans de nombreux axes stratégiques.

Pour l’heure, la vie reprend timidement dans cette localité et les renforts de l’armée affluent pour des opérations de ratissage. A noter que les blessés sont acheminés à Niono et Ségou. Le premier à revendiquer cette attaque, c’est l'Alliance nationale pour la sauvegarde de l'identité peule et la restauration de la justice (ANSIPRJ), mouvement politico-armé dont la création a été annoncée en juin après des violences contre cette communauté, selon ses responsables.

Par ailleurs, de bonnes sources c’est une coalition de mouvements terroristes sous la coordination d’AQMI qui aurait mené cette attaque d’envergure. Ainsi, le commando qui a tendu une embuscade à l’armée malienne entre Nampala et Diabali était composé d’éléments de la Katiba d’Ançar Dine du Macina dirigée par Amadou Kouffa. Il convient de noter que le mode opératoire est quasiment le même utilisé par AQMI qui entendaient ainsi sans doute se venger de la mort de l’un de ses fidèles lieutenants en l’occurrence Abu Bakr Al-Shinguitty. Aussitôt après ces attaques, les terroristes se sont repliés, semble-t-il, dans la forêt de Wagadou avec des véhicules de l'armée et d'importantes quantités d’armes et des minutions prises lors de l'attaque du camp de Nampala.

Il faut aussi préciser que ce n’est pas la première fois que cette garnison est prise pour cible par les terroristes. On se souvient que le 5 janvier 2015, elle avait déjà fait l’objet d’une attaque terroriste au cours de laquelle plusieurs soldats maliens ont été tués.

Cette nouvelle attaque survient alors que le mandat et l’effectif de la MINUSMA ont été renforcés à travers la Résolution 2295 adoptée par le Conseil de Sécurité de l’ONU, le 29 juin dernier. A ce titre, la mission qui dispose de casques bleus près de cette zone, a même la latitude d’intervenir militairement contre les terroristes en cas d’attaques contre les civils et les soldats maliens. Apparemment, elle hésite encore à user de ce droit.

A noter qu’un Conseil de la Défense a été convoqué par le Président de la République aujourd’hui en présence de plusieurs ministres. Parmi les décisions fortes sorties de cette réunion, on peut retenir la célébration d’une journée d'hommage national à l'endroit de l'ensemble des vaillants et dignes soldats tombés sur le champ de l'honneur dans les jours à venir. A celle-ci s’ajoutent les instructions fermes données par le Président IBK pour sécuriser Nampala et l'ensemble du territoire national avec la collaboration judicieuse de l'Assemblée des forces de sécurité. Rappelons que récemment AQMI et ses acolytes ont revendiqué plusieurs attaques terroristes perpétrées au Mali contre les militaires, les casques bleus de la MINUSMA et les soldats français de l’Opération Barkhane. Dans ce sillage, il convient de préciser que plus d’une dizaine de détenus en lien  avec des faits de terrorisme ont été arrêtés, la semaine dernière par Barkhane et acheminés à Bamako. C’est sans doute pour toutes ces raisons qu’on assiste, ces derniers temps, à une recrudescence des attaques terroristes. En tout cas, celle qui a visé Nampala aujourd’hui est de loin, la plus meurtrière. Il faut donc une synergie pour venir à bout de ce fléau qui semble connaitre un regain d’activités au Mali.