Comme on s’y attendait « le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans » (JNIM) a revendiqué la double attaque meurtrière qui a visé le camp militaire de Boulkessi, relevant de la force conjointe du G5 Sahel et une garnison de la garde nationale à Mondoro, dans la nuit du lundi 30 septembre au mardi 1er octobre dernier.
Selon un communiqué diffusé par la fondation « Al Zalaqa » le bras médiatique du JNIM, cette double attaque a causé la mort de 85 soldats et la capture de deux autres dont un commandant du camp de Boulkessi. Alors que le bilan officiel fait pour le moment état d’au moins 40 militaires tués et des dizaines d’autres toujours portés disparus.
Ce que le JNIM ne dit pas c’est que cette attaque a aussi causé la mort de plusieurs civils dont le nombre reste à déterminer. Par ailleurs, le groupe djihadiste ne mentionne pas ses éléments tombés au cours des combats, alors que les autorités ont indiqué que 15 assaillants avaient été tués.
Selon le groupe, ces attaques ont été menées contre ceux qualifiés comme des « agents de la France ». Aussi, il affirme avoir mis la main sur une importante quantité d’équipements militaires dont 5 véhicules sur lesquels deux étaient équipés de mitrailleuses 14,5 mm et 12,5mm, 6 DshK, 6 fusils d’assaut, 76 fusils d’assaut, 3 lanceurs RPG-7, 2 mortiers RCL SPG-9, 2 de 60 mm et munitions. Le JNIM a également appelé les armées des pays du Sahel à ne pas s’associer aux autorités et à rejoindre leurs rangs.
Ainsi, un coin du voile est donc levé concernant l’identité des auteurs de cette double attaque. Rappelons que dans un communiqué diffusé le lendemain de cette double attaque, le commandement de la force conjointe du G5 Sahel dont relève le camp militaire de Boulkessi avait pointé du doigt le groupe djighadiste burkinabé « Ansarul Islam ». Ce dernier a été qualifié par le chef de la diplomatie malienne, Tiébilé Dramé, comme une succursale sahélienne de l’Etat Islamique. Ce, alors que ce groupe n’a toujours pas décliné son appartenance que çà soit au JNIM ou à l’EI. De même qu’il n’a pas revendiqué cette double attaque. Toutefois, le Sahel, plus particulièrement le Mali, est l’un des rares théâtres d’opération où AQMI et l’EI collaborent dans certaines attaques. De ce fait, cette hypothèse n’est pas à exclure. Aussi, cette double attaque est intervenue au moment où des assaillants de ce mouvement djihadiste burkinabé ont mené une série d’offensive dans le nord de ce pays, en étendant leurs opérations sur les zones frontalières avec le Mali.
Signalons que depuis un certain temps, des images montrant des véhicules militaires ainsi que des armes lourdes et moyennes présentés comme des butins de guerre pris à la garnison de la garde nationale à Mondoro lors de cette double attaque, circulent sur les réseaux sociaux. La première attaque majeure enregistrée par le camp de Boulkessi s’est déroulée quelques jours après l’annonce de la création du JNIM en mars 2017. C’était d’ailleurs le baptême de feu de ce groupe constitué de 5 mouvements djihadistes au Mali favorables aux idéaux d’AQMI. Cette attaque qui avait été attribuée aux éléments du chef de la Katiba du JNIM dans le Gourma, Almansou Ag Alkassoum – tué par une frappe française en novembre 2018 – avait causé la mort d’au moins 11 militaires et la blessure de 5 autres.