La tension est toujours très vive à dans les régions de Tombouctou et Taoudenit. De nombreux ressortissants de ces deux régions sont toujours farouchement opposés à l’installation des autorités intérimaires dans leur composition actuelle. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui ont poussé les mouvements arabes de la Plateforme et de la CMA à s’unir pour occuper plusieurs points de contrôle à l’entrée de la ville de Tombouctou.
Ces derniers sous la conduite de Dina Ould Daya et l’ex-maire de Salam, Tahar Ould Elhadj, contestent toujours la nomination Hamoudi Sidi Ahmed Aggada à la tête du collège transitoire de Taoudenit. Ces deux individus qui convoitent également ce poste, affirment que ce dernier n’a aucune légitimé puisqu’il est inconnu de la base. Ils ont par ailleurs déclaré leur intention de poursuivre l’escalade si les autorités persistent à vouloir l’installer malgré tout.
Pour l’ex-maire de Salam l’occupation des check-points d’entrée de Tombouctou est le quatrième avertissement pour montrer l’hostilité des populations contre les personnes désignées au sein des autorités intérimaires. Il a déclaré que cette série a d’abord commencé par un écrit, ensuite c’était la marche de la société civile, puis la fermeture des boutiques et commerces de Tombouctou et enfin l’occupation des points de contrôle de l’armée malienne.
Toutefois, il convient de préciser que les éléments armés de ces deux mouvements ont libéré les check-points pris à l’armée malienne mais restent très présents à l’entrée de la ville pour empêcher toute nouvelle tentative de mise en place des autorités intérimaires. Joint par nos soins, l’ex-maire de Salam a indiqué que les discussions se poursuivent seulement par téléphone et qu’aucune rencontre n’est prévue avec les autorités. Rappelons que dans la foulée, trois personnes ont perdu la vie. Il s’agit d’un officier du MAA-Plateforme du nom de Nagim Ould Mahmoudi. Lequel a succombé à ses blessures lors de la prise des check-points de l’armée malienne. Un véhicule appartenant à cette dernière de retour à Tombouctou a fauché accidentellement deux personnes qui ont aussitôt rendu l’âme. Actuellement, l’armée est toujours retranchée dans son camp à l’intérieur de la ville pour éviter toute escalade. Même son de cloche du côté du côté du Colonel Housseyne Ould Ghoulam, chef militaire de la CMA de Ber qui nous a affirmés son soutien indéfectible aux mouvements qui ont mené cette série d’actions de protestation puisqu’elle vise à mieux faire participer la population dans les sphères de prise de décisions leur concernant.
La tension est donc toujours très vive et aucune nouvelle date n’a été arrêtée pour l’installation des autorités intérimaires dans cette région. Quant à Tombouctou, le statu quo se poursuit. En effet, le Congrès pour la justice dans l’Azawad (CJA) a déployé depuis jeudi 2 mars dernier, une colonne d’une quarantaine de véhicules à bord desquels se trouvent des éléments lourdement armés pour empêcher l’installation des autorités intérimaires. Initialement, la revendication de ce mouvement était principalement son inclusion de ses éléments dans ces structures. Mais face à la timidité des réactions, il a monté les enchères et demande à prendre part à tous les mécanismes de mise en œuvre de l’accord (comité de suivi, sous-comités thématiques, réforme du secteur de la sécurité, cts…).
Rappelons que selon le nouveau chronogramme, il était prévu d’installer ces autorités à Tombouctou et Taoudenit, le 3 mars, mais vu la situation toujours tendue il a été reporté au lundi 6 mars. Mais avec la tension qui prévaut dans ces deux régions, la cérémonie de mise en place de ces autorités intérimaires a été une nouvelle fois reportée à une date ultérieure.