Un convoi de la MINUSMA a été la cible hier d’une attaque à l’engin explosif improvisé, sur l’axe Douentza-Boni, dans la région de Mopti. Le bilan fait état d’un casque bleu égyptien blessé et quatre autres blessés dont certains dans un état grave. Selon le commandant de la force onusienne, la réaction des casques bleus a permis d’éliminer un assaillant et d’arrêter huit autres. Cette attaque qui s’est déroulée non loin de la frontière burkinabé, a été revendiquée par le « Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans ».
Elle intervient au moment où le Mali est toujours sans gouvernement après la démission du désormais ex-Premier ministre Soumeylou Boubye Maïga intervenue le jeudi dernier à la veille du vote des députés d’une motion de censure à son encontre. Une démission qui intervient sous la pression d’une partie des religieux et de la classe politique qui lui reprochent la mauvaise gestion de la crise sécuritaire du Centre qui a déjà coûté la vie à près de 160 civils depuis le début de l’année, la crise scolaire avec la grève des enseignants qui dure depuis quelques mois et bien d’autres griefs.
Il convient de préciser que la Minusma est la plus coûteuse en vies humaines des opérations actuelles de maintien de la paix de l'ONU, avec plus de 190 morts depuis son déploiement en 2013, dont près de 120 dans des actes hostiles, soit plus de la moitié des Casques bleus tués dans le monde depuis cinq ans. En janvier, 11 casques bleus tchadiens ont été tués au cours de l'engagement le plus grave pour les forces de l'ONU. Trois Casques bleus guinéens en permission ont été tués le 23 février par des bandits présumés sur une route menant de la capitale Bamako en Guinée voisine.