Le dimanche 2 juillet prochain, Bamako abritera un sommet extraordinaire du G5 Sahel en présence du nouveau président français Emmanuel Macron. Cette rencontre sera l’occasion d’annoncer le lancement de la force conjointe composée des armées des cinq pays regroupés au sein de cet espace à savoir le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad. L’objectif de cette force est de lutter contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée.
Ce "sommet extraordinaire" sera l'occasion pour le chef de l'Etat d'annoncer une "amplification du soutien" de son dispositif antiterroriste Barkhane aux armées de la région et de rencontrer ses homologues, dont le Mauritanien Ould Abdelaziz et le Tchadien Idriss Déby.
La situation au Mali, où plus d'un millier de soldats français sont déployés et où l'application de l'accord de paix s'enlise, sera également à l'ordre du jour à Bamako, où la France va tenter de "remobiliser tout le monde", selon l'Elysée.
Après deux ans de discussions, ces cinq pays se sont mis d'accord en février sur la création d'une force régionale qui aura la possibilité d'agir au-delà des frontières.
A terme, cette force africaine, dont la mise en place est soutenue de longue date par Paris, aura vocation à appuyer puis à remplacer la force de maintien de la paix de l'Onu (Minusma) et le dispositif antiterroriste français Barkhane.
La force, qui sera basée à Bamako, a reçu successivement le soutien de l'Union africaine, de l'Union européenne et plus récemment des Nations unies dont le Conseil de sécurité a salué le déploiement, sans aller jusqu'à autoriser le recours à la force comme le souhaitait Paris.
Cette force, qui devrait compter à terme 10.000 hommes, devrait se concentrer sur la zone frontalière entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, une région durement frappée depuis le début de l'année par une série d'attaques.
Pour accompagner ce coup d'envoi, Emmanuel Macron va annoncer à Bamako une "amplification du soutien de la force Barkhane, qui compte quelque 4.000 militaires français dans la région. Les effectifs ne devraient toutefois pas être augmentés.
Notons que les Etats-Unis étaient farouchement opposés à une Résolution du Conseil de sécurité de l’ONU autorisant le déploiement de cette force conjointe. Washington ne voulait pas d’une force comme la MINUSMA qui peine à mobiliser les ressources et dont le champ d’intervention demeure flou. Privilégiant ainsi une coopération bilatérale jugée plus efficace.
Pour l’heure, même si cette force peut essentiellement compter sur le soutien de la France, d’autres pays occidentaux et partenaires se disent disposés à l’accompagner. C’est dans ce cadre que l’Union européenne par la voix de sa haute représentante pour les Affaires étrangères, Frederica Mogherini, a pour sa part annoncé une aide financière de 50 millions d'euros. On est donc bien loin des 400 millions de dollars par an estimés pour le financement de cette force qui devrait être opérationnelle "à la fin de l'été ou au début de l'automne". Par ailleurs, d’autres partenaires, comme l'Allemagne, déjà impliquée dans le Sahel, les Pays-Bas et la Belgique pourraient également apporter leur soutien.