Un nouveau projet de la force conjointe G5 Sahel, consistant à transférer le poste de commandement (PC) de N’Djamena à Wour situé à l’extrême nord-est du Tchad, a été initié dans le but de permettre un meilleur contrôle des frontières. La démarche bénéficie d’un financement de l’Union européenne pour la construction du bâtiment. Le 15 août, une mission de reconnaissance a permis de tester la piste d’atterrissage qui servira de point d’appui logistique au futur site.
Ainsi, le 15 août, les pilotes de la force Barkhane ont survolé attentivement la piste sommaire de la ville de Zouar située en plein Sahara, nichée sur les contreforts ouest du Tibesti dans le Nord du Tchad, avant d’y poser leur C160 Transall. Celle-ci avait été préalablement qualifiée par des experts du 25e régiment du génie de l’air (RGA) mais pour un premier atterrissage, un coup d’œil supplémentaire n’était pas superflu avant de s’y poser. À bord de l’aéronef, une délégation de la force conjointe du G5 Sahel et de Barkhane, venue rencontrer les autorités locales.
Pour la force conjointe, cette piste à peine rouverte est un point de départ. L’objectif final est quelques kilomètres plus au nord : à Wour, toujours en lisière ouest du Tibesti, à 200 km de la frontière libyenne à vol d’oiseau. « C’est là que nous voulons transférer notre poste de commandement », explique le colonel Baroua, qui commande ce PC de la force conjointe G5 Sahel, pour le moment installé à N’Djamena. « Notre objectif est de cloisonner les frontières pour bloquer la circulation et l’approvisionnement des groupes armés terroristes », détaille l’officier du G5. Deux bataillons de la force conjointe sont déjà déployés dans la région : un bataillon tchadien à Wour et un bataillon nigérien à Madama, situé plus à l’ouest au Niger. Le rapprochement du poste de commandement de ces deux bataillons en facilitera le commandement.
Condition nécessaire à ce transfert, la construction d’un bâtiment capable d’accueillir le PC. Le G5 Sahel a bénéficié de l’appui de l’Union européenne pour financer les travaux. « Le projet a été validé par l’UE et le dossier est maintenant dans les mains d’« Expertise France », son opérateur d’assistance à maîtrise d’ouvrage, qui contractualisera et initiera le chantier », explique le colonel Georgin, représentant de Barkhane auprès du G5 Sahel. « La force Barkhane agit comme un facilitateur auprès de la force conjointe du G5 Sahel. Nous apportons une aide logistique, comme pour cette première mission de contact, et soutenons nos partenaires, comme ici dans leur démarche de réponse aux appels à projet », poursuit l’officier.
Préfigurant ces travaux et le futur déploiement, la visite de la délégation à Zouar aura permis une première rencontre avec le préfet de zone, et la livraison de moyens de commandement comme le matériel informatique et de communication. Les hommes du 25e RGA ont à nouveau réalisé des mesures et vérifications sur cette piste qui, en point logistique essentiel, sera bientôt très sollicitée.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 4 500 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace notamment dans le cadre de la force conjointe du G5 Sahel en cours d’opérationnalisation.
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