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Bataillons d’Unités Spéciales et refonte de l’Opération « Dambe » : la majorité des mouvements impliqués dans le processus de paix approuve

Par kibaru

C’est à travers un communiqué en date d’hier samedi 16 mars que la majorité des mouvements armés impliqués dans le processus de paix au Mali a salué la mise en place des Bataillons d’Unités spéciales et la refonte de l’Opération « Dambe ». Ces décisions qui ne font pas encore l’unanimité ont été prises à travers un décret du président de la République et un arrêté du ministre de la Défense et des Anciens combattants, en date du vendredi 8 mars.

Pour l’heure, les mouvements qui ont salué ces décisions sont ceux de la Plateforme du 14 juin 2014, le MSA, la CME, le Ganda Lassal Izo, le Ganda Izo et le CJA. Il est à rappeler que la refonte de l’Opération « Dambé » consiste au déploiement de l’armée pour contribuer aux efforts de sécurisation des régions du Nord et du Centre du pays.

Instituée depuis le 5 janvier 2017, l’Opération « Dambe » a pour objectifs d’enrayer les activités terroristes, d’assurer le redéploiement des Forces Armées Maliennes (FAMAs), de réinstaller l’administration et favoriser le retour des populations dans leurs terroirs d’origine.  Elle évoluera dans deux théâtres d’opérations à savoir celui de l’Est qui comprend les régions de Gao, Ménaka, Kidal et celui du Centre couvrant celles de Ségou, Mopti, Tombouctou, Taoudénit.

A noter aussi que chaque théâtre d’opération de l’Opération Dambé est doté d’un Poste de commandement interarmées de théâtre (PCIAT). L’un sera basé à Sévaré tandis que l’autre à Gao. Chaque théâtre est dirigé par un commandant de théâtre doté de moyens et de pouvoirs importants.

Quant à la mise en place des Bataillons d’Unités Spéciales (B-US), elle est conforme aux dispositions des articles 29 et 30 de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Dans l’article 29 il est dit que « les Parties réitèrent leur engagement à combattre le terrorisme et ses multiples connexions que sont le crime organisé et le trafic de drogue, y compris à travers les stratégies et mécanismes régionaux existants ». Pour ce qui est de l’article 30, il stipule que « les Parties conviennent de la mise en place, en tant que de besoin, d’unités spéciales aux fins de lutter contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée ».

En tout cas, ces mouvements qui constituent la majorité de ceux impliqués dans le processus de paix, approuvent ces décisions, car « conscients que le fléau du terrorisme menace la sécurité et la stabilité de toutes les populations des régions touchées ». C’est dans ce cadre qu’ils ont indiqué au gouvernement et à la CMA « que l’urgence de la situation exclut tout attentisme ». A cet effet, ils ont souhaité « que l’opérationnalisation des B-US commence sans délai et cela conformément aux conclusions de l’atelier de haut niveau du 12 au 14 décembre 2018 sur l’opérationnalisation des actions prioritaires en matière de Défense et de Sécurité conformément à l’article 30 de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du Processus d’Alger ». Ainsi, ils ont invité « le Gouvernement et les frères de la CMA à mettre fin à leurs dissensions sur cette question et à s’impliquer effectivement dans la protection des populations ».

Pour finir, ils ont réitéré « leur attachement à la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger » avant de remercier la Communauté Internationale pour son accompagnement.

Il convient de préciser que ces B-US ne sont nullement l’armée reconstituée dont l’Accord issu du processus d’Alger fait allusion. Mais ils constituent un premier pas pour l'atteinte de cet objectif puisqu'ils sont constitués de toutes les parties engagées dans l'accord. Aussi, ils peuvent aller partout sur le territoire national en cas de besoin.

Ces B-US sont également une mesure d'urgence pour juguler l’insécurité qui sévit dans certaines régions du pays. Autre avantage c’est que l’inclusivité tant prônée dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord sera respectée. Ce, dans la mesure où dans ces bataillons l’on retrouvera toutes les composantes du processus de paix. Il s’agit des éléments du MOC retenus dans le cadre du processus DDR, les anciens déserteurs qui ont signé récemment leur retour dans l’armée et les FAMAs. Leur opérationnalisation permettra également de créer un climat de confiance entre les parties. Faut-il rappeler que dans les seules régions de Ménaka et Gao, l’on compte des centaines de civils ayant trouvé la mort à cause de l’insécurité. D’où l’urgence de la mise en place de ces bataillons d’unités spéciales pour que la paix tant souhaitée fasse son retour. Signalons que certains mouvements impliqués dans le processus de paix étaient déjà très engagés dans la lutte contre le terrorisme. Il s'agit  notamment des combattants de la Coalition MSA/GATIA dont l'implication très saluée par le commandant de la force Barkhane avait permis de détruire toutes les bases de l'EIGS dans la région de Ménaka et même au Gourma. cette lutte se fera désormais sous la coupe des FAMAs qui reflèteront toute la diversité du pays.