Blocage des autorités intérimaires à Tombouctou et Taoudenit : Et si on faisait un mauvais procès à Hamoudi Ould Sidi Ahmed ?

Par kibaru

C'est toujours le statu quo dans la mise en place des autorités intérimaires dans les régions de Tombouctou et Taoudenit. A ce jour, aucune nouvelle date n'a été officiellement arrêtée après deux reports. Si dans la cité des 333 Saints, c'est notamment le CJA qui est l'une des causes du blocage, à Taoudenit, des détracteurs de celui qui a été désigné président du Collège transitoire continuent de mener une cabale tendant à le discréditer.

Pourtant, au sortir de la réunion de haut niveau du CSA, à Bamako, le 10 février dernier, il avait été décidé que c'est au gouvernement de nommer le président du Conseil transitoire de Taoudenit. Ce qui a été fait avec la désignation de Hamoudi Ould Sidi Ahmed Aggada.

Il nous revient que les ex-rebelles de la CMA contestent sa nomination sur la base d'un " accord verbal " passé avec le gouvernement. Lequel stipule que si c'est ce dernier qui désigne le président de l'autorité intérimaire, alors la nomination du gouverneur de région devrait être laissée aux soins des ex-rebelles de la CMA. Alors que pour le cas de Taoudenit, le gouverneur de région, Abdoulaye Alkadi, a été nommé depuis mars 2016 et l'actuel président du Collège transitoire, Hamoudi Ould Sidi Ahmed Aggada, est aussi nommé par le gouvernement. Toutes ces deux personnalités sont très proches de la plateforme républicaine soutenant l'intégrité territoriale.

Par ailleurs, il convient de préciser que les détracteurs de Hamoudi Ould Sidi Ahmed Aggada, accusés par la Médiation internationale d’avoir ont violé le cessez-le-feu en tirant sur l'armée malienne, l'obligeant à se replier sur des points de contrôle qu'elle occupait, utilisent, à son égard, un argument jugé peu convaincant par certains, tendant à faire croire qu'il n'a pas d'assise populaire et n'est pas un acteur du processus.

Pourtant, selon nos informations, Hamoudi Ould Sidi Ahmed Aggada a le profile recherché par le gouvernement, en raison de l'inexistence de tout lien avec AQMI, les narcotrafiquants et les indépendantistes.

A ce titre, il a été un acteur du processus de paix en faisant partie de la délégation de la société civile soutenant l'intégrité du territoire malien dans les pourparlers inter-Maliens d'Alger, en 2014. Il peut également faire valoir sa filiation avec un père issu d'une grande famille maraboutique dans la zone d'Arawan et d'une mère de la tribu guerrière des Bérabiches.

Hamoudi Ould Sidi Ahmed Aggada a aussi une assise politique pour avoir été candidat du parti ASMA-CFP pour les législatives de 2013, à Tombouctou. A cette situation s'ajoute le soutien que lui ont accordé d'importantes tribus et fractions dans la région de Taoudenit et même de Tombouctou.

Autant d'arguments qui plaident donc en sa faveur pour conduire à bien les destinées du collège transitoire de Taoudenit.

C'est donc au gouvernement malien de tout faire pour ne pas renoncer à ses prérogatives au risque de voir cette région transformée en nid de terroristes, d'indépendantistes et de narcotrafiquants.