Un directeur d'école et deux villageois de la province du Soum, près de la frontière avec le Mali, ont été abattus vendredi par de présumés terroristes. Après leur forfait, ces derniers seraient repartis vers le Mali. Une source sécuritaire a indiqué que les auteurs de cette attaque sont "sans doute les terroristes" qui sévissent dans la région du Sahel, frontalière du Mali et du Niger depuis 2015.
Ces assassinats interviennent quatre jours après les attaques contre plusieurs édifices publics dont deux commissariats situés dans la province du Soum et revendiquées par le groupe terroriste burkinabé Ansaroul Islam du prédicateur burkinabè Malaam Dicko. Une femme, l'épouse d'un policier, avait été blessée pendant ce raid contre deux commissariats dans les localités de Baraboulé et de Tongomayel.
C'est la première fois qu'un fonctionnaire ne faisant pas partie des forces de sécurité est directement visé au Burkina Faso depuis le début des attaques en 2015. Les enseignants ont fait l'objet de menaces des groupes terroristes dans la province du Soum. Fin janvier notamment, des hommes armés ont fait irruption dans deux écoles près de Djibo et exigé sous peine de représailles que les instituteurs arrêtent d'enseigner le français pour lui préférer l'arabe, et le Coran. Ces terroristes s’attaquent également aux personnes soupçonnées de collaborer avec les forces de sécurité. Au moins six personnes, dont plusieurs conseillers
municipaux, ont été tuées ou blessées par des individus non identifiés en raison des soupçons qui pèsent sur elles.
Ces attaques qui visent le nord du Burkina Faso près des zones frontalières avec le Mali surviennent au moment où ce pays abrite le 25e Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), qui attire depuis samedi et jusqu'au 4 mars des
dizaines de milliers de cinéphiles, dont de nombreux étrangers, dans la capitale burkinabè située à 210 km au sud de Djibo.