Des affrontements intercommunautaires ont opposé, dimanche 12 février dernier, des Peuls à des Bambara et des Dozos. Le bilan provisoire fait état d’au moins d’une dizaine de personnes – toutes de la communauté peule – tuées et des domiciles incendiés. On déplore aussi de nombreux blessés dont des enfants. D’aucuns évoquent également un mouvement des populations entrainé par ces violences.
Le centre du Mali renoue avec les affrontements intercommunautaires. Cette fois, c’est la zone de Ké-Macina qui a été le théâtre de ces violences. De sources dignes de foi, tout est parti d’une interdiction de la coupe du bois formulée par les terroristes de la Katiba d’Ançar Dine du Macina, majoritairement composée de Peuls et qui terrorisent les populations de cette contrée.
Refusant de se conformer à cette injonction, un boutiquier de la Communauté des Dozos a été abattu. Pour se venger, ses proches ont organisé une expédition punitive contre des campements peuls suspectés d’abriter les responsables de ce crime. Ainsi, plusieurs d’entre eux, au moins une dizaine selon certains et beaucoup plus soutiennent d’autres, ont été tués. Par ailleurs, on dénombre également de nombreuses habitations brulés et du bétail tué ou emporté. Selon certains responsables de la communauté des Dozos se sont les Peuls qui les ont attaqués lorsqu’ils revenaient de l’enterrement de leur proche en l’occurrence le boutiquier. Ils n’ont fait donc que se défendre, affirment-ils. Pour le moment, la tension est très vive et à tout moment il y a le risque d’une escalade.
Cette situation intervient alors que la semaine dernière, le gouvernement a dépêché une mission sur place pour prévenir les violences dont les prémices se faisait sentir depuis plusieurs jours. Ainsi, plusieurs associations se sont saisies du dossier afin qu’une solution soit vite trouvée, mais elles estiment n’avoir trouvé aucune oreille attentive.
Par ailleurs, il faut dire que la tension intercommunautaire opposant sédentaires et nomades dans la région de Mopti a commencé à tourner au drame depuis 2015. Une situation favorisée par l’apparition du Front de Libération du Macina (FLM) devenu Katiba d’Ançar Dine pour le Macina depuis que leur leader le prêcheur extrémiste, Amadou Koufa a prêté allégeance au terroriste Iyad Ag Ghali.
Les nomades accusent les sédentaires de profiter de l’amalgame qui les assimile à des terroristes pour piller leurs biens. Une allégation que démentent ces derniers affirmant que ce sont les nomades qui s’allient aux terroristes pour sévir contre tous ceux qui ne partagent pas leur vision. Il faut noter aussi que l’absence de l’administration et la faible couverture des militaires de ces zones provoquent cette situation. S’y ajoutent les sentiments de frustration causés par des décisions de justice considérées comme partisanes. Il y a donc une urgence d’une action de l’Etat et d’un redéploiement rapide de ses services pour éviter une résurgence de ces violences.