Il semble que les hostilités aient repris, de façon verbale en tout cas, dans le cercle de Gourma Rharous, entre la Plateforme et la CMA. Depuis un certain temps, les deux camps se regardent en chiens de faïence et se profèrent des menaces. Il y a donc de sérieuses menaces de voir l’accalmie ramenée grâce à l’accord de cessation des hostilités, le 20 septembre dernier, voler en éclat.
Depuis le début de la semaine, de nombreuses notabilités dont des élus locaux du cercle de Gourma Rharous ont claqué la porte du GATIA pour rejoindre le HCUA. En peu de temps, le GATIA a perdu de façon spectaculaire tous ces soutiens au niveau de cette zone.
Pour l’heure, on ignore encore les vraies raisons de cette démission toujours est-il que les intéressés estiment ne plus se sentir en sécurité aux côtés du GATIA. Une situation qui a poussé ce mouvement de la Plateforme à réagir soulignant que les démissionnaires étaient d’abord à la CMA. De ce fait, il ne s’agit que d’un « revirement ». Selon le GATIA, cela entre en application avec « les directives des Groupes Armés Terroristes( GAT) qui viennent d’arriver massivement dans le Gourma avec des renforts d’éléments étrangers parmi lesquels des non africains ». Le GATIA va même plus loin en accusant le HCUA d’avoir fait son apparition au moment où les terroristes commencent à investir la zone du Gourma. D’où une collusion entre les deux camps.
Des arguments battus en brèche par la CMA qui accusent le GATIA de s’être livré à des exactions contre les chefs communautaires et les civils dans cette zone. Pour les ex-rebelles, ce retour est synonyme de « délivrance du joug du GATIA ».
Cette escalade verbale menace dangereusement les engagements signés le 20 septembre dernier à travers lesquels la CMA et la Plateforme ont décidé de mettre fin aux hostilités et d’œuvrer pour accélérer la mise en œuvre de l’accord. Cette signature est intervenue suite à une trêve des combats ayant opposé depuis juillet 2017, la CMA et la Plateforme à travers le GATIA. Pourtant, observateurs avertis avaient prédit ces adhésions à la CMA par ces notabilités. Une situation qui s’explique par le fait que la plupart d’entre elles étaient menacées d’assassinat par les djihadistes qui leur reprochaient d’avoir collaborer avec le GATIA pour les combattre. Rappelons à ce sujet que le GATIA, dans le cadre d’une coalition avec le MSA mène des combats acharnés contre les extrémistes dans la région de Ménaka.