La localité de Soumpi, dans le cercle de Niafunké, région de Tombouctou a servi de cadre, du 30 juillet au 1er août dernier, à la tenue du premier congrès ordinaire de la coalition du peuple de l’Azawad, un mouvement armé membre de la CMA. Parmi les recommandations issues de ces assises, les participants se sont engagés à respecter l’unité nationale, l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Etat du Mali ainsi que sa forme républicaine et son caractère laïc.
Née d’une scission avec le MNLA qui ne cachait pas ses velléités sécessionnistes, peu avant le début des pourparlers inter-Maliens d’Alger auxquels elle a participé activement, la Coalition du peuple de l’Azawad a tenu son premier congrès. Des assises destinées à renouveler ses instances dirigeantes et à se fixer de nouveaux objectifs. Signalons qu’à la tête de ce mouvement, il y avait un bicéphalisme entre l’ancien député de Bourem, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, qui avait une position très ambigüe et son adjoint Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, plébiscité par la base pour avoir toujours prôné un discours en faveur du respect de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Etat du Mali ainsi que de sa forme républicaine et de son caractère laïc. D’ailleurs, c’était là l’une des recommandations phares issues de ce premier congrès ordinaire de la CPA.
Outre celle-ci, les participants ont demandé la prise en charge par les populations de la gestion effective de leurs propres affaires à travers un système de gouvernance prenant en compte leurs aspirations et leurs besoins spécifiques ; la promotion d’un développement équilibré de l’ensemble des régions du Mali tenant compte de leurs potentialités respectives ; le rejet de la violence comme moyen d’expression politique et le recours au dialogue et à la concertation pour le règlement des différends. Par ailleurs, ils ont recommandé le respect des droits de l’homme, de la dignité humaine et des libertés fondamentales et religieuses ; la lutte contre la corruption et l’impunité ; la lutte contre le terrorisme, le trafic de drogues et les autres formes de criminalités transnationales organisées.
C’est donc à l’issue des travaux que Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun a été reconduit à la tête de ce mouvement pour un mandat renouvelable de deux ans. Estimant que l’accord constitue un pas important vers la stabilité dans la sous-région sahélo-saharienne et le renforcement de l’unité nationale du Mali, il a souligné la nécessité de sa mise en œuvre diligente, intégrale, réellement consensuelle à travers l’implication des parties dans le respect scrupuleux du caractère inclusif du processus. Il a également lancé un appel pressant en faveur des populations réfugiées dans les pays voisins à regagner leurs terroirs tout en demandant aux autorités maliennes et à leurs partenaires de créer les conditions favorables à ce retour.
S’agissant du conflit en cours dans la région de Kidal, les participants à ce congrès ont invité les communautés à préserver les acquis du processus d’Anefis pour le partage du pouvoir de façon consensuelle et à renforcer la cohésion en leur sein et entre elles. Il convient de reconnaitre que dans la localité de Soumpi où le redéploiement de l’administration et de l’armée malienne n’est pas très effectif, la présence des éléments de ce mouvement est très dissuasive, car elle a permis de réduire considérablement l’insécurité qui avait fait de nombreuses victimes parmi les civils. Reste à espérer que la CPA concrétisera ses engagements pris à l’issue de ce congrès en participant activement au processus de paix.