La Coordination des mouvements de l’Entente, est informée de la présence, à Bamako depuis le 18 octobre, d’une mission des Nations Unies, chargée de l’évaluation de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger.
La mission conduite par son Excellence Monsieur l’Ambassadeur de France aux Nations Unies, a été reçue par le Président de la République, Son Excellence Ibrahim Boubacar KEITA et a eu des séances de travail avec des membres du Gouvernement malien. Elle doit rencontrer le Comité de suivi pour la mise en œuvre dudit Accord, ce samedi 21 octobre 2017 à l’Hôtel Radisson Blue à partir de 9h.
La CME constate avec regret, que pour des raisons inavouées, aucun de ses représentants n’a été convié à cette rencontre, ni à aucune autre séance de travail avec la délégation des Nations Unies.
La CME rappelle, cependant, que deux de ses mouvements sont signataires à la date du 15 mai de l’Accord pour la paix et siègent au CSA et que les autres sont des mouvements qui ont été obligés de quitter la CMA et la Plateforme à cause du dysfonctionnement et des divergences de vue avec ces coordinations.
La CME rappelle également que ses représentants au CSA, ont toujours attiré l’attention de cette instance sur les violations des dispositions de l’Accord et le non-respect de ses principes fondamentaux par les parties dites signataires et par le CSA lui-même.
En effet, ces parties n’ont jamais voulu reconnaitre le droit des signataires à participer, à part entière, au processus de la mise en œuvre de l’Accord. Il a également toujours ignoré les appels que n’ont cessé de lui lancer les mouvements dissidents de la CMA et de la Plateforme, afin que cette dissidence ne dégénère pas en conflit ouvert.
La mission des Nations Unies doit être informée de tous ces problèmes qui entravent la mise en œuvre de l’Accord.Cette mise en œuvre ne sera jamais efficace, tant que des acteurs qui ont montré leur bonne foi et leur bonne volonté sont mis à l’écart. Et la mission des Nations Unies retournera avec des informations incomplètes et alambiquées qui ne permettront pas de faire une appréciation objective de la situation.
La CME estime que cette objectivité ne peut être attente si des acteurs essentiels ne sont pas entendus.
Le CSA et la MINUSMA comme le Gouvernement malien savent que la CME est un des acteurs essentiels pour la recherche de la paix au Mali. Elle est la seule coordination dont les intentions n’ont jamais été cachées et qui n’a jamais transigé avec les principes et la finalité de l’Accord. Vouloir l’exclure, c’est donc vouloir perpétuer une situation qui permet à des acteurs nourrissant d’autres intentions de prospérer dans la diversion.
Aussi, la CME se permet-elle de mettre en garde, encore une fois, les fossoyeurs de la paix, qu’elle ne permettra jamais l’application de décisions prises en son absence et que d’ores et déjà, elle se porte en faux contre toutes les déclarations qui seront faites aux membres de la mission des Nations Unies, par ceux qui, parce que voulant cacher leurs insuffisances et leurs véritables intentions craignent des débats contradictoires.
La CME n’acceptera pas et elle se donnera les moyens pour atteindre ses objectifs, qui sont ceux d’une véritable paix, d’une véritable réconciliation avec des acteurs et des partenaires à la bonne foi avérée.
Bamako le 21 octobre 2007
P. La CME.P.O.
Mohamed Ousmane Ag Mohamédoun