Selon un communiqué relayé sur les réseaux sociaux, le JNM a revendiqué le meurtre de trois militaires français survenu, le 28 décembre dernier, près de Hombori. En effet, le Véhicule Blindé Léger (VBL) à bord duquel se trouvaient ces trois soldats de l’Opération Barkhane a sauté sur un engin explosif improvisé. Ce, alors qu’ils rentraient d’une mission pour rejoindre la base de Gossi. A en croire le communiqué du JNIM l’acte vise à se venger de la persistance de l’« occupation » de la France, les caricatures contre le Prophète (PSL), les contraintes imposées aux musulmans. Ainsi, le groupe a demandé à la France de se retirer du Mali. Avant de promettre d’autres actes dans le même cadre. Il convient de préciser qu’ils sont désormais une cinquantaine de soldats français morts au Sahel depuis janvier 2013 – date du début de leur intervention au Mali – dont au moins 47 au Mali.
Signalons que la mort de ces trois militaires français est survenue la veille de l’attaque contre un convoi de l’armée malienne non loin de Douentza au cours de laquelle deux militaires ont été tués et cinq autres blessés, évacués à Sévaré. Une attaque qui porte aussi la signature du JNIM à travers la Katiba Macina même si une revendication officielle n’est pas encore intervenue. A la mi-décembre, plus précisément le 15 décembre dernier, une autre attaque à l’engin explosif improvisé a visé un pick-up des FAMa qui assurait une liaison entre le camp de Hombori et la ville.
Au moins un d’entre eux a été tué et cinq autres blessés. C’est dire que depuis un certain temps, les opérations militaires se multiplient dans la région de Mopti qui demeure un épicentre des violences au Mali. Ainsi, en plus des attaques, il y a aussi des affrontements entre groupes armés rivaux et des tensions intercommunautaires. Ainsi, de nos jours, le centre du Mali est région la plus meurtrière du pays pour les civils. Au cours des trois dernières années, la violence s'est considérablement intensifiée, présentant des chiffres et des perspectives alarmants de blessés, de morts et de personnes déplacées forcées de quitter leurs maisons. Selon l’ONG « Médecins Sans Frontières », entre juin et octobre, le Centre du pays a enregistré 82 attaques contre des villages, 68 incidents d'un autre type et 21 déplacements massifs de population. Le total des civils tués durant cette période est de plus de 222.
Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) plus de 300 000 personnes sont déplacées à l'intérieur du pays pour fuir les violences. Plusieurs groupes armés ont isolé de nombreux villages, les laissant sans accès aux services de base. Plus précisément, à Mopti, il y avait 131 150 personnes déplacées en octobre, alors que la population de la région est estimée à environ 1,6 million de personnes. Ces déplacés internes manquent du minimum vital, notamment en termes d'abris, de nourriture et de protection à moyen et long terme. Les organisations humanitaires sont dépassées par la situation et l’Etat tarde à déployer ses services de manière effective.