La MINUSMA ferme ses derniers camps et quitte le Mali Des manœuvres diplomatiques au Mali

Des mouvements armés rejettent les dates arrêtées pour les patrouilles mixtes et les autorités intérimaires

Par kibaru

Apparemment, les décisions prises lors du CSA de haut niveau tenu, le vendredi 10 février dernier, à Bamako risquent d’avoir du mal à être concrétisées. En effet, au cours de cette réunion, il a été décidé d’installer les autorités intérimaires et de démarrer les patrouilles mixtes dans les régions du Nord avant la fin de ce mois de février.

Exclus de la rencontre, des mouvements armés tant de la CMA que de la Plateforme rejettent cette date. C’est le cas de la CPA de Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune et la CMFPRII de Younoussa Touré. Ces deux responsables de mouvements signataires de l’accord, le 15 mai 2015, en tant que membres de la CMA ont d’ailleurs été les premiers à se présenter aux travaux lors de la réunion du 10 février dernier. Avant d’être expulsés de la salle et reçus de manière individuelle par le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, dont le pays assure le chef de file de la médiation et le président du CSA, le diplomate algérien Ahmed Boutache. Notons que la CPA et la CMFPR II sont membres d’une plateforme de mouvements politico-militaires dénommée « l’entente de Bamako du 25 janvier 2017 ». Celle-ci comprend également le MSA et le CJA. Tous se réclament de la CMA qui ne reconnait que les trois mouvements basés à Kidal que sont le MNLA, le HCUA et le MAA-dissident. En tout cas, les mouvements de cette Plateforme menacent de bloquer le processus jusqu’à ce qu’ils soient pris en compte au même titre que les autres. Aussi, ils estiment avoir la grande confiance de la base pour mettre leurs menaces à exécution.

Selon le président de cette plateforme, Mohamed Ousmane Ag Mohamed la porte du dialogue n’est jamais fermée à condition que tout le monde soit inclus.

Si pour la CMA, cette guerre de positionnement est plus visible du côté de la Plateforme aussi, des voix s’élèvent pour dénoncer des exclusions. Les cas les plus frappants sont ceux du MPSA et du FPA qui ont été sollicités pour peser de tous leur poids dans la balance avant la signature de l’accord par la Plateforme avant d’être mis à la touche. Ces deux mouvements entendent également ne pas se laisser faire pour être pris en compte. Ainsi, il semble que le principe d’inclusivité prôné par l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali soit mis à rude épreuve.

Toutefois, il convient à la médiation d’écouter tout le monde afin que la mise en œuvre des dispositions de ce document soit l’affaire de tous. Il faut rappeler que ces mouvements ont également une capacité de nuisance puisqu’ils ont réussi à bloquer l’accès à la ville de Gao aux troupes de la CMA de Kidal devant participer aux patrouilles mixtes durant plusieurs jours. Tant que cette question d’inclusivité ne sera pas tranchée, l’accord connaitra difficilement une exécution sereine. Notons que c’est d’ailleurs à cause de cette situation que le CSA s’est réuni durant huit sessions sans jamais réaliser d’avancées majeures. Raison pour laquelle il convient de traiter cette question avec une plus grande lucidité et un discernement afin que tout le monde participe à la mise en œuvre de l’accord qui doit concerner tout le pays.