La 23e session de la Commission technique de sécurité (CTS) s’est tenue, le 12 mai dernier. L’un des sujets majeurs abordé au cours de cette rencontre a été les vols récurrents des véhicules du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) de Gao.
Ainsi, depuis son opérationnalisation, 4 véhicules de cet organe de mise en œuvre de l’accord ont été dérobés. Rien que pour ce mois de mai, deux véhicules du MOC ont été enlevés. La dernière disparition en date remonte au 8 mai dernier. Bien que les auteurs de ces vols ne soient toujours pas appréhendés, tous sont des éléments des patrouilles mixtes.
D’ailleurs, selon le secrétaire général du GATIA, Fahad Ag Almahamoud, les trois derniers vols de véhicules du MOC de Gao ont été l’œuvre d’éléments de la CMA proche du Colonel Malick Ag Acharif qui n’est autre que l’un des coordinateurs adjoints du MOC et neveu du secrétaire général du MNLA, Bilal Ag Acharif. Il a indiqué que les 3 derniers véhicules ont été acheminés à Intadeyné, localité située à 25 km au nord de Kidal. Ces véhicules sont très souvent cédés aux terroristes qui les utilisent pour commettre des attaques sans éveiller les soupçons. Comme c’était le cas, le 18 janvier dernier, lorsqu’un véhicule aux couleurs du MOC n’a pas eu de peine à s’introduire dans le camp à Gao, avant de faire exploser sa charge tuant des dizaines d’éléments des patrouilles mixtes ainsi que de nombreux blessés.
Faux ! Rétorquent les ex-rebelles de la CMA pour qui tout le monde est impliqué. C’est ainsi que dans leur rapport présenté à la 23e session de la CTS, ils ont indiqué :
Le 1er véhicule du MOC a été enlevé par le sergent chef des FAMA, Jeta Ah Kedou et le caporal de la CMA, Tahya Ag Sadi. Le 2e véhicule du MOC a été enlevé par le caporal chef du GATIA, Alhassane Ag Ahmoudane et le soldat de la CMA, Hamza Ag Ibaf. Le 3e véhicule du MOC a été enlevé par le sergent chef de la CMA, Nasser Ag Abdoulaye et Agdem Ag Issa du GATIA.
Pour la CMA, ces véhicules ont été acheminés au poste de Tasseck, contrôlé par un proche du GATIA.
La partie gouvernementale a insisté sur la nécessite de la prise de sanctions y compris la radiation à l’encontre de ces auteurs afin de les contraindre à rendre les véhicules et à dissuader les autres potentiels voleurs. Elle a attiré l’attention sur le fait que la facilité de mouvement dont jouissent certains acteurs notamment dans la région de Kidal est l’une des causes de ces attaques incessantes.
Quant aux organisations, elles ont indiqué que la responsabilité doit revenir aux responsables de mouvements armés afin qu’ils prennent des mesures en leur sein pouvant empêcher une pratique de ce genre.
En tout cas, une chose est claire, le MOC de Gao est devenu une véritable source d’insécurité. Par ailleurs, il faut noter que certains éléments du MOC n’ont pas encore obtenu le paiement de leurs indemnités. A Kidal, la CMA n’a toujours pas finalisé sa liste et les éléments de la Plateforme ainsi que des militaires devant prendre part à cette opération sont dans le camp de la MINUSMA depuis le 5 mai dernier, pour des raisons de sécurité.