La 6e réunion du Comité de suivi de l’accord de paix a pris fin ce jeudi 17 décembre en début de soirée au CICB. Si plusieurs points ont été éclaircis dans la mise en œuvre de l’accord, il reste tout de même quelques zones d’ombre. En effet, les travaux devaient surtout aboutir à des avancées concrètes sur les revendications mises sur la table par la CMA et la Plateforme – lesquelles déploraient la lenteur des travaux – ainsi que le règlement de l’article 10 du règlement intérieur de cette instance qui définit les membres devant y siéger.
Ainsi, parmi les points soulevés par les mouvements armés, le gouvernement s’est engagé à prendre en charge tous les combattants et de finaliser le texte sur les DDR (Désarmement, démobilisation et réinsertion) en prenant en compte les amendements formulés par la CMA et la Plateforme. Ce, avant que le décret d’application ne soit rédigé. Déjà, des discussions sont prévues dès ce lundi 21 décembre au ministère de la Défense pour joindre les promesses aux actes.
Par ailleurs, il a également été prévu d’élargir les membres de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation qui passeront de 15 commissaires actuellement à 25. Une réunion est également prévue dans les tout-prochains jours pour mettre en pratique cette mesure ainsi que le budget à allouer à cette instance. S’agissant de la libération des détenus du fait du conflit, le gouvernement a promis d’en libérer plus d’une vingtaine mais cela doit se faire dans le cadre d’un échange de prisonniers, car la CMA détient encore près de 7 éléments des forces armées et de sécurité dans le côté Ouest du pays.
Par rapport à la question de la représentativité pour finaliser la composition des membres du Comité de suivi, il a été prévu que les mouvements de la COMPIS 15 intègreront leurs mouvements d’origine que cela soit au sein de la Plateforme ou de la CMA qui ont accepté le principe. Aussi, il leur est permis de désigner selon leur choix 2 membres au sein du CSA, 5 dans les sous-commissions thématiques et 2 au niveau de la Commission technique de Sécurité. C’est dans ce cadre qu’une réunion d’un comité restreint se tiendra ce vendredi 18 décembre au quartier général de la MINUSMA afin de finaliser cette proposition et saisir officiellement les mouvements de la COMPIS 15. Reste maintenant à savoir quelle sera la réaction de ces derniers face à cette proposition. D’ores et déjà, certains doutent qu’elle puisse aboutir, car la COMPIS 15 est composée de six mouvements à savoir : CPA, Ganda Izo, Ganda Lassalizo, MPSA, FPA et CMFPR III qui veulent aussi avoir plus de postes. Notons que c’est de cette question de la représentativité que le budget du Comité de suivi sera fixé.
Par ailleurs, aucune précision n’a été donnée sur les autorités transitoires devant être mises en place pour suivre l’exécution de ces différents points comme il est prévu dans l’accord. En tout cas, il reste de nombreuses questions en suspens. Reste à savoir si cette reprise du dialogue entre les différentes parties de l’accord permettra d’avancer dans sa mise en œuvre qui traine toujours six mois après sa signature.