La MINUSMA ferme ses derniers camps et quitte le Mali Des manœuvres diplomatiques au Mali

Gao : AQMI revendique la double attaque faisant quatre morts

Par kibaru

Comme on pouvait s’en doutait, Al-Qaïda au Maghreb islamique a revendiqué aujourd’hui, la double attaque perpétrée hier dans la ville de Gao. C’est d’abord le camp de la MINUSMA géré par des casques bleus du contingent chinois qui a été visé par un attentat-suicide au camion piégé avant que les terroristes n’ouvrent le feu causant la mort d’au moins un soldat onusien ressortissant de la Chine et blessant trois autres dont certains grièvement. Aux dernières nouvelles, ils ont même été évacués à Dakar pour des soins intensifs. Les terroristes ont ensuite pris d’assaut un hôtel dans lequel résidaient le personnel de service de lutte antimines, UNMAS, partenaires de l’ONU. Là encore, ils ont tué trois personnes dont un expert en déminage de nationalité française et deux vigiles maliens. Tel est en tout cas le bilan provisoire, bien que certains estiment qu’il pourrait s’alourdir, car les terroristes ont carrément investi la ville de Gao et que des tirs ont été entendus toute la nuit du mardi au mercredi.   

Selon SITE, l’organisation américaine qui surveille les sites internet islamistes, Aqmi a affirmé ce mercredi que l'attentat a été exécuté par des membres de Al-Mourabitoune, groupe du chef terroriste Mokhtar Belmokhtar qui en est à son énième coup meurtrier au Sahel. Depuis la guerre de libération du Nord du Mali en 2013, il avait frappé au mois de janvier de la même année, le site gazier d’In-Amenas, en Algérie. A la faveur de son récent rapprochement avec AQMI qu’il avait quitté à cause d’une querelle de leadership avec son autre compatriote Abou Zeïd, il a été l’exécutant des attaques meurtrières contre l’hôtel Radisson Blu de Bamako, en novembre 2015 (22 morts), de Ouagadougou en janvier dernier (une vingtaine de morts) et de Grand Bassam, en Côte d’Ivoire (même nombre de morts). Il semble que c’est à travers cette série d’attaques meurtrières que ce terroriste notoire dont la tête a été mise à prix par Washington, compte défier l’influence grandissante de Daesh qui tisse de plus en plus sa toile, notamment en Libye et au Nigéria à travers l’allégeance à de la secte Boko Haram à cette organisation. Donc, AQMI et Daesch rivalisent dans le sang avec de nombreux morts à la clé. D’où la nécessité d’une plus grande coordination entre les pays touchés par ce fléau pour le combattre efficacement.

Indignation

A Gao, c’est surtout le sentiment d’indignation qui gagne l’opinion. En effet, certains notables de la ville se disent déçus du fait qu’aucune communication sur cette tragédie n’est passée sur les médias publics. Ils condamnent aussi le silence des autorités du pays et même des groupes armés notamment les sédentaires de la Plateforme. Par ailleurs, ils ont aussi affirmé que cette attaque était prévisible et le bilan pouvait être plus lourd, car la ville de Gao, bien que pratiquement en état de siège en raison de la présence notoire des forces étrangères, est accessible à toutes sortes de personnes et de véhicules, venant des pays comme le Niger voisin. Pour eux, c’est la baisse de vigilance qui est l’une des causes de cette double attaque. Ainsi, ils ont appelé à une surveillance plus accrue pour que de tels actes ne se reproduisent plus.