Depuis la nuit dimanche 21 février dernier, la ville de Gao fait face à des manifestations de protestation contre le couvre feu instauré, le 15 février dernier. Censée freiner l’insécurité grandissante dans la Cité des Askia, cette mesure a été prise pour contrecarrer la recrudescence des actes de violence à travers des assassinats ciblés récemment observés.
Cette mesure lancée par le gouverneur de la région est en vigueur de 21h à 05. Visant à mettre fin à la montée de l’insécurité constatée récemment, cette mesure a été prise pour 15 jours.
Elle intervient après l’assassinat d’un leader de la société civile à Gao, le 9 février dernier et l’attaque d’un poste du mouvement Ganda Izo, le lendemain. A travers cette mesure, il est également demandé aux véhicules ou aux engins n’ayant pas été immatriculés de se mettre en règle.
Le moins que l'on puisse dire c'est que cette mesure est loin de faire l'unanimité. Depuis dimanche 21 février dernier, chaque nuit des manifestants en colère défient les autorités en érigeant des barrages spontanés et brûlant des pneus. Ils protestent ainsi contre l’application jugée inégale de cette mesure. Selon eux, certains « privilégiées » n’hésitent pas à célébrer des cérémonies sociales dans l’allégresse alors que d’autres sont contraints de rester terrer chez eux.
Pour ces jeunes, même si aucun assassinat ciblé, enlèvement ou attaque à main armée n’ait été enregistré depuis l’instauration du couvre feu, certains actes plutôt crapuleux comme des vols et des cambriolages persistent encore. Ces protestations se tiennent alors que le chef de l’exécutif local, le Général Moussa Traoré est en déplacement en dehors de la Cité des Askia. Ces manifestants entendent continuer ce mouvement de protestation jusqu’à l’atteinte de leur objectif. Pour eux, soit il faut appliquer la mesure dans toute sa rigueur et sans distinction ou y renoncer purement ou simplement.