Les faits se sont produits hier en début d’après-midi, à Gao. En effet, un nouveau véhicule du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) a été enlevé. L’auteur du vol, qui n’est autre qu’un membre de cet organe de l’accord, est soupçonné d’appartenir aux ex-rebelles de la CMA. A noter que c’est le quatrième enlèvement d’un véhicule destiné aux patrouilles mixtes de Gao depuis leur installation et le deuxième en moins d’un mois.
C’est donc une pratique qui a tendance à devenir courante. Depuis un certain temps, les enlèvements de véhicules du MOC de Gao se succèdent. Hier encore, c’est un nouveau véhicule destiné aux patrouilles mixtes qui a été enlevé. Un acte similaire était survenu, le lundi 1er mai dernier. Ce qui porte à quatre le nombre total de véhicules du MOC enlevés depuis sa mise en place à Gao. Apparemment, l’auteur de ce nouveau vol de véhicule connaissait parfaitement son environnement. Ce qui lui a permis d’agir sans être inquiété. Bien que son identité demeure encore floue, certains, comme le secrétaire général du GATIA, Fahad Ag Almahamoud, sont formels. Pour ce dernier notamment, c’est un élément de la CMA du nom de Annaser Ag Azikilou, recruté dans cet organe de mise en œuvre de l’accord comme adjudant, qui est à l’origine de ce nouvel enlèvement de véhicule.
Il ajoute que les trois derniers enlèvements de véhicules du MOC ont été perpétrés par trois éléments appartenant à la même famille que le coordinateur adjoint au compte de la CMA. Par ailleurs, il estime que tous les véhicules enlevés prennent la destination de Kidal, sans doute pour être remis aux terroristes notamment ceux appartenant à la nouvelle coalition de mouvements terroristes opérant au Sahel « Jamaât Nusrat Al-Islam Wal Mouslimin » ou « groupe de soutien à l’Islam et aux Musulmans » dirigé par le chef terroriste, Iyad Ag Ghali. Lequel a revendiqué, depuis l’annonce de sa création en mars dernier, plusieurs attaques terroristes dont la dernière en date est celle qui a visé, le dimanche 7 mai dernier, un camp à Almoustarat, localité située à 140 km de Gao, tuant 7 militaires maliens et blessant de nombreux autres.
Il convient de rappeler également que le véhicule ayant servi à l’attaque qui a visé le camp du MOC de Gao, le 18 janvier dernier, faisant des dizaines de morts et des blessés, était aux couleurs de cet organe de mise en œuvre de l’accord. Ce qui lui a permis de s’introduire dans le camp sans susciter le moindre soupçon avant de passer à l’action. Cette inquiétude par rapport au MOC est partagée par une grande majorité de la population de Gao et ses environs qui le considèrent comme une véritable source d’insécurité. En témoignent les nombreuses exactions contre des civils dont les éléments du MOC sont à l’origine. A l’image de la tentative de braquage qui a mal tourné impliquant deux éléments du MOC qui ont voulu déposséder un maçon de sa moto, le mardi 2 mai dernier. Finalement, le refus d’obtempérer de ce dernier avait entrainé sa mort et celle de l’un des braqueurs tués par son complice par arme à feu. C’est donc une situation qui mérite la plus grande attention au risque d’entrainer un embrasement.