Comme on pouvait s’y attendre, le mouvement terroriste Al-Mourabitoune de Mokhtar Belmokhtar, filiale d’AQMI, a revendiqué l’attentat-suicide à la voiture piégée, perpétré ce matin dans le camp du MOC à Gao.
Actuellement, le bilan provisoire fait état d’au moins 78 morts et une centaine de blessés dont certains dans un état grave. Les victimes sont ainsi réparties: 32 pour la CMA, 27 pour la plateforme et 19 du côté des militaires. Dans une brève déclaration faite par ce mouvement, l’on apprend que l’auteur de l’acte se fait appeler Abdoul Hadi Al-Ansari, sans doute un nom de guerre qui montre qu’il est d’origine malienne. A travers, les traits de son visage, il semble qu’il serait un peul du centre du pays, communauté majoritaire au sein de la Katiba d’Ançar Dine du Macina, ex-FLM.
Cette attaque meurtrière a visé le camp du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC). Une structure chargée de mettre en œuvre les patrouilles mixtes composées de l’armée malienne, de la Plateforme et de la CMA.
Selon les premiers éléments, le terroriste est entré sans peine dans la cour puisqu’il était à bord d’un véhicule portant les effigies du MOC. Il a attendu que les hommes en uniforme se regroupent pour se faire exploser. La déflagration était tellement forte, qu’outre le bilan humain lourd, l’on déplore également des dégâts matériels importants. Il faut dire que le mode opératoire est identique à celui utilisé lors de l’attaque, revendiquée par Al-Mourabitoune, qui a visé l’aéroport de Gao en fin novembre dernier.
En effet, pour ne pas éveiller les soupçons, le terroriste était à bord d’un véhicule avec le sigle des Nations unies. Ce qui lui a permis d’entrer dans l’enceinte du bâtiment sans être inquiété avant de se faire exploser. Fort heureusement, hormis le terroriste, l’attaque n’avait pas fait de victime. En tout cas, cette situation montre que la ville de Gao est loin d’être sécurisée.
Déjà, les auteurs de l’enlèvement de l’humanitaire française Sophie Pétronin sont toujours dans la nature. S’y ajoutent de nombreux actes perpétrés par les terroristes qui semblent bénéficier de complicités en interne. Cette attaque est de loin la plus meurtrière que la région ait connue. Elle intervient juste après le sommet de Bamako qualifié de réussite au regard de la mobilisation et à deux jours de la fête de l’armée qui sera célébrée, ce vendredi 20 janvier. Autant de faits qui montrent que les terroristes voulaient marquer leur présence.