Cela fait un mois, jour pour jour, que l’humanitaire française Sophie Pétronin a été enlevée à Gao. Depuis, ses ravisseurs ne sont pas encore clairement identifiés. La piste la plus sérieuse semble être celle du mouvement terroriste Al-Mourabitoune de Mokhtar Belmokhtar – lié à AQMI – qui a récemment revendiqué l’attaque meurtrière contre le camp du MOC à Gao, le mercredi 18 janvier 2017, faisant plus d’une centaine de morts et de nombreux blessés.
D’ailleurs, quelques jours après son enlèvement, le procureur Boubacar Sidiki Samaké avait déclaré que «selon les premières indications, elle avait certainement été enlevée par le groupe terroriste d’Al-Mourabitoune».
Toutefois, de sources sécuritaires, des intermédiaires issus de la tribu arabe, les Amhar, ont été utilisés pour cette transaction. Le nom qui revient le plus dans cette affaire c’est celui de Sultan Ould Bady. Egalement membre de cette tribu, ce dernier est l’un des fondateurs du Mujao. Il entretient encore de très bons rapports avec son compagnon de lutte, Abou Walid al-Sahraoui qui a quitté les rangs d’AQMI pour le groupe Etat islamique.
Aux dernières nouvelles, l’otage française est toujours aux mains de ce redoutable marchand d’otages qui cherche le plus offrant pour la « céder ». Il convient de signaler que ce n’est pas la première fois que le nom de Sultan Ould Bady est cité dans une affaire d’enlèvement d’otages.
Il était impliqué dans le rapt pour le compte d’AQMI de deux touristes suisses à la frontière du Niger, en janvier 2009 et celui de deux diplomates canadiens Robert Fowler (envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU) et son collègue Louis Gay, en décembre 2008. Il avait aussi participé à l’enlèvement du Français Gilberto Rodriguez Leal, le 20 novembre 2012 à Diéma. Avant d’être assassiné en avril 2014.
Rappelons que le lundi 23 janvier dernier, le fils de Sophie Pétronin, Sébastien a exprimé son inquiétude quant à l’état de santé fragile de sa mère. Avant d’alerter les autorités sur l’urgence de tout mettre en œuvre pour qu’elle soit libérée avant que le pire ne survienne.