Finalement, on s’achemine vers un dénouement heureux de la crise née de la répression meurtrière de la marche des manifestants de Gao, le 12 juillet dernier. Lesquels protestaient contre leur exclusion de la mise en place des autorités intérimaires. Ainsi, parmi les mesures fortes ayant permis de mettre fin à la tension, on peut citer le report sine die de la cérémonie d’installation de ces autorités prévue aujourd’hui, selon le calendrier établi par le protocole d’entente signée entre le gouvernement et les groupes armés. Aussi, il a été décidé du retrait des forces de défense et de sécurité des artères de la ville ainsi que la levée des barrages. Toutefois, les protestataires maintiennent leurs revendications relatives à la démission du gouverneur, des chefs de la police et de la garde ainsi que du Commandant de Brigade. Ce que la délégation gouvernementale a promis de satisfaire.
Rappelons que la délégation gouvernementale comprenait outre le ministre de l’Administration territoriale, Abdoulaye Idrissa Maïga, chef de mission, ses homologues en charge de la Sécurité, de l’Aménagement du territoire, de la Justice ainsi que plusieurs députés de la région. A noter que la mobilisation des jeunes de Gao est toujours maintenue, même si elle a quelque peu baissé d’intensité après la réunion qui a regroupé les protestataires à la partie gouvernementale, le mercredi 13 juillet dernier. De sources crédibles, les échanges qui ont duré plusieurs heures ont été parfois très houleux.
Parmi les revendications des jeunes auxquelles la délégation gouvernementale a accédé figurent le report de la cérémonie de mise en place des autorités intérimaires initialement prévue ce vendredi 15 juillet, le retrait des forces de défense et de sécurité des artères de la ville ainsi que la levée des barrages. Des instructions ont déjà été données au procureur de la République pour l'ouverture d'une information judiciaire sur la répression de la marche du mardi dernier ayant fait au moins quatre morts et des dizaines de blessés. L’engagement a été donné aux jeunes des mouvements de résistance qu’ils seront pris en compte dans le processus.
Les autres doléances concernent l’accès à la formation professionnelle et à l’emploi des jeunes, la prise en compte de leurs aspirations dans le processus d’installation des autorités intérimaires dans la région et la mise en œuvre des actions de développement en faveur de la région. Aussi, les protestataires maintiennent leur demande relative au renvoi du gouverneur, des chefs de la police et de la garde ainsi que du Commandant de Brigade, auxquels ils reprochent d’avoir ordonné les tirs contre les manifestants. Des exigences que la partie gouvernementale a promis de satisfaire dans les meilleurs délais.
En fait ce que les protestataires rejettent principalement c’est la mise en place des autorités intérimaires sans leur consentement. Ils ne veulent pas voir revenir les bourreaux contre lesquels ils ont opposé une farouche résistance lors de l’occupation de 2012. Ils entendent être impliqués dans la désignation des membres de cet organe.
C’est donc un calme très précaire qui règne dans la ville, car les jeunes ont promis de rester mobiliser jusqu’à la satisfaction totale de leurs doléances. Toutefois, il n’est pas sûr que cet énième report de la mise en place des autorités intérimaires soit du goût des groupes armés. Lesquels risquent d’accuser une nouvelle fois le gouvernement d’avoir manqué à ses engagements concernant la mise en œuvre de l’accord. En tout cas, la 10e session du Comité de suivi de l’Accord, prévue les 25 et 26 juillet prochain, risque de porter la marque des évènements de Gao.