La nouvelle est tombée, ce mercredi 23 août, à l'issue de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres. En effet, Seydou Traoré n'est plus le gouverneur de Gao. Il est remplacé par le désormais ancien chef de l'exécutif régional de Mopti, le Colonel Sidiki Samaké. Une nouvelle qui devrait sûrement réjouir la société civile de Gao qui menaçait d' " entrer en rébellion avec l'Etat " au cas où Seydou Traoré serait maintenu à son poste de gouverneur de la septième région administrative du Mali. A noter que l'ancien directeur des services de renseignements, le Général Sidi Alassane Touré a été nommé nouveau gouverneur de la région de Mopti
Il n'a pas fallu longtemps à la société civile de Gao pour obtenir la tête du gouverneur de la région, Seydou Traoré. La décision a donc été prise de le remplacer par celui de Mopti, le Colonel Sidiki Samaké.
Rappelons que depuis le 14 août dernier, la société civile de Gao avait adressé un ultimatum courant jusqu'au mardi 22 août dernier au gouvernement pour réclamer le limogeage du gouverneur de Seydou Traoré. Menaçant même de " mettre fin à toutes collaborations ou reconnaissance de l'Etat central " au cas ce dernier n'est pas remercié. Il semble que bien avant la fin de cet ultimatum, des tractations étaient en cours pour éviter que le pire ne se produise. Le changement du responsable de l'exécutif régional de Gao ne serait donc que le résultat de ces démarches.
A noter qu’il était reproché à l’ex-gouverneur de Gao par ses administrés de se livrer à des pratiques malsaines. Lesquelles, sont entre autres, " la corruption et la gestion calamiteuse des affaires de la population ". Il était également accusé d'avoir ordonné la répression meurtrière des manifestants lors de la marche pacifique organisée en juillet 2016 par les habitants de Gao pour protester contre la mise en place des autorités intérimaires. Une marche au cours de laquelle au moins trois manifestants avaient été tués par balle. A cet égard, le chef de l'exécutif régional de Gao est même sous le coup d'une plainte pour " assassinat, complicité d'assassinat et incendie volontaire " déposée par l'association Gao-Lama, qui regroupe des ressortissants de la Cité des Askia. Malgré tous les griefs portés contre lui, il avait réussi à se maintenir à son poste grâce, semble-t-il, à des contacts bien placés bien que des promesses avait été faites de le limoger aussitôt après les événements sanglants de Gao.
Cependant, depuis un certain temps, il était devenu indésirable dans la région. Ce qui l'avait conduit à prolonger son séjour à Bamako. Ainsi, il n'a pas pu résister à cette dernière sortie des populations de Gao. Une sortie qui lui a été fatale puisqu'il vient d'être démis de ses fonctions. Après ce limogeage, certains estiment que l'ex-chef de l'exécutif régional, Seydou Traoré devrait être traduit en justice pour répondre de ses actes.