Comme on pouvait s’en doutait, le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (JNIM) d’Iyad Ag Ghali a revendiqué l’attentat à la voiture piégé qui a visé hier une patrouille des forces françaises de l’Opération Barkhane.
Cette attaque est survenue hier dimanche dans le 2e quartier de Gao alors que la patrouille circulait en direction de Bourem. C’est là que l’un d’entre eux, qui bloquait un axe, a été percuté par un véhicule piégé. Selon un témoin oculaire « un blindé a barré la voie à un homme qui se trouvait dans un véhicule kamikaze. Celui-ci a ensuite explosé ». A noter que lors de l’attaque dont a été la cible des militaires du 2e Régiment Étranger d’Infanterie (REI) certains patrouillaient à pied en ville tandis que d’autres étaient dans les trois Véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI).
Officiellement, le dernier bilan de cette attaque fait état d’au moins 4 civils et 31 blessés graves dont 8 soldats français de Barkhane.
D’après le JNIM qui a revendiqué l’attaque l’un de ses éléments nommé Said Al Ansari était le conducteur de la voiture piégé qui a explosé. Le groupe ajoute aussi que le nombre initial de morts était de 6. Selon le JNIM, l’attaque de Gao est un message adressé au président français Macron qui se rend en Mauritanie aujourd’hui en marge du sommet de l’UA pour exhorter les cinq pays du Sahel à décoller.
Signalons qu’il s’agit de la troisième attaque – au moins – depuis le 29 juin, jour au cours duquel le quartier général de la Force conjointe du G5 Sahel a été attaqué à Sévaré, selon, là encore, un mode opératoire déjà utilisé par le JNIM lors d’un assaut donné contre Barkhane et la Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA] à Tombouctou, en avril dernier. Le lendemain, quatre soldats maliens ont été tués dans la région de Mopti, par l’explosion d’une mine au passage de leur véhicule.
Signalons que c’est la 4e attaque à la voiture piégée menée depuis le 31 mai 2016 dans la région de Gao dont trois en ville. Toutes ont été revendiquées par la Coalition liée à AQMI. La seule attaque de ce genre contre un convoi de Barkhane a été mené le 11 janvier 2011 par la branche de l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) d’Adnan Abou AL-Walid Al-Sahraoui à Indeliman, donc la région de Ménaka.