C’est en principe, ce lundi 11 juillet, qu’est attendue, dans la capitale nigérienne, Niamey, une délégation des leaders du GATIA et du HCUA. Ils doivent participer à une rencontre prévue, les 12 et 13 juillet prochain, en vue d’apaiser les divergences nées récemment de la gestion de la ville de Kidal.
Selon nos sources, cette rencontre est à l’initiative de l’ex-ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed avant son départ du gouvernement et son homologue en charge de la Décentralisation, Mohamed Ag Erlaf. Ces derniers ont, semble-t-il, profité de la récente visite effectuée par le Premier ministre nigérien, Brigi Rafini au Mali, pour lui demander d’exercer ses bons offices afin de renouer le dialogue entre ces deux acteurs clés du processus de paix. Parmi les participants, on notera également la présence du nouveau haut représentant du chef de l’Etat pour la mise en œuvre de l’accord, Mamadou Diagouragua, non moins ex-ambassadeur du Mali en Mauritanie.
Rappelons que ces deux mouvements étaient depuis un certain temps au bord de l’affrontement avec des escalades verbales et des actes de provocation signalés de part et d’autre. Tout est parti, d’une volonté des éléments du GATIA – premier mouvement de la Plateforme à faire son entrée dans la ville de Kidal, depuis début février – d’être mieux impliqués dans la gestion de la ville, conformément aux accords d’Anefis. A cet effet, ils ont érigé deux barrages aux entrées nord et sud de la Capitale de l’Adrar des Ifogas. Ce qui a, semble-t-il, provoqué l’ire des éléments du GATIA qui désiraient d’un règne sans partage de la ville.
En vue d’apaiser la tension, les éléments du GATIA ont retiré l’un des barrages, mais cela n’était pas suffisant aux yeux de ceux du HCUA qui les menaçaient de recourir à la force multipliant même les actes de provocation. C’est dans ce contexte tendu que l’un des éléments armés du GATIA, dénommé Ibrahim AG Badi a récemment échappé de justesse à une tentative de meurtre à Kidal. Il est actuellement aux soins intensifs dans le camp de la MINUSMA.
C’est ainsi que le Général Gamou et ses hommes se sont repliés à 30 km au sud-est de Kidal pour, selon des sources, préparer une offensive. Ce qui avait alerté les troupes du HCUA qui ont renforcé leur position. L’affrontement tant redouté, premier du genre depuis la signature des accords d’Anefis, semblait inévitable.
Toutefois, la convocation des deux parties, accompagnées de certains chefs communautaires à Niamey a quelque peu refroidi les ardeurs belliqueuses. Reste à savoir si l’intervention du Premier ministre nigérien, au regard des liens étroits qu’il entretient avec quelques chefs de la rébellion, permettra aux deux mouvements de renouer le dialogue. Rappelons que c’est la seconde fois qu’il s’implique directement pour régler un différend entre les mouvements armés du Nord du Mali. Il l’avait fait en août 2015 pour baliser les rencontres d’Anefis qui ont été couronnées avec au bout la signature de plusieurs accords à travers lesquels les mouvements armés du Nord et par extension les communautés se sont engagés à enterrer la hache de guerre et à s’entraider pour ramener la paix dans leurs localités respectives. Espérons qu’il en sera de même pour cette fois-ci encore.