La MINUSMA a bouclé l’enquête qu’elle avait ouverte sur les incidents malheureux qui se sont produits, le 19 mai dernier, à Boulkessy, localité relevant de la région de Mopti. Ce jour-là qui correspondait à la foire hebdomadaire de la localité, un militaire avait été tué par un individu armé non identifié. En riposte les autres militaires qui relevaient du bataillon malien de la Force conjointe du G5 Sahel ont ouvert le feu tuant 12 personnes.
Dans un communiqué publié au premier moment, le ministère avait utilisé le terme de « 12 terroristes » tués. Toutefois, dans un communiqué en date du 7 juin, le ministère est revenu sur ces événements en remplaçant le terme « terroristes » par celui de « personnes ». Une situation qui fait suite à une mission de vérification de la Force conjointe du G5-Sahel, au cours de laquelle le ministère a évoqué l’existence de « zones d’ombre » dans cette affaire. Avant d’annoncer avoir instruit au procureur militaire de l’ouverture d’une enquête.
Mais la MINUSMA avait décidé d’ouvrir une enquête parallèle pour déterminer les circonstances de ces violations et abus et établir les faits et les responsabilités afin que les présumés auteurs soient traduits en justice. Ainsi, l’enquête de la mission a permis « de conclure que, le 19 mai, des éléments du bataillon malien de la Force conjointe du G5 Sahel ont sommairement et/ou arbitrairement exécuté 12 civils au marché de bétail de Boulkessy ». Selon la MINUSMA, le rapport de cette enquête a été communiqué au Gouvernement du Mali.
Par ailleurs, la MINUSMA a salué toutes les actions prises immédiatement par la Force conjointe du G5 Sahel et les autorités maliennes, notamment la mise en place d’une commission d’enquête mixte composée de la Gendarmerie nationale et de la Force conjointe du G5 Sahel ; l’ouverture d’une enquête judiciaire par le Procureur militaire de Mopti ; ainsi que les mesures administratives du Ministère de la Défense et des Anciens combattants à l’encontre des éléments présumés suspectés d’avoir commis ces graves violations.
Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies M. Mahamat Saleh Annadif « appelle les autorités maliennes à s’assurer que l’enquête judiciaire en cours puisse s’effectuer dans les meilleurs délais » et « exhorte les autorités maliennes et celle de la Force conjointe du G5 Sahel, à conduire leurs opérations militaires conformément au droit international des droits de l’homme et au droit international humanitaire et à protéger la population civile ».