Des manifestants ont occupé, le dimanche 20 août dernier, la devanture de l’aéroport de Kidal pour réclamer son déplacement hors de la ville. Une situation qui intervient alors que la MINUSMA tente de réinvestir l’aéroport après la fin des travaux de réhabilitation.
Ainsi, les manifestants brandissaient des pancartes sur lesquelles étaient mentionnés leurs principaux slogans. C’est ainsi qu’ils ont demandé le déplacement de l’aéroport en dehors de la ville arguant le fait que les manœuvres des appareils jouent sur leur maison en banco. Pour eux, ces manœuvres soulèvent des poussières qui provoquent certaines maladies telles que le rhume ou d’autres problèmes respiratoires. En fait, ces manifestants ne souhaitent plus le retour de la MINUSMA dans cet aéroport.
Rappelons que c’est depuis le mois d’avril 2016 que les relations entre une certaine partie de la population de Kidal et la MINUSMA se sont détériorées. Tout est parti d’une manifestation à l’appel de certains activistes de la société civile pour occuper la piste d’atterrissage de l’aéroport de Kidal afin de réclamer la libération de certaines personnes dont des éléments issus des rangs des mouvements armés, arrêtées par la force Barkhane dans le cadre de ce qu’elle appelle « lutte contre le terrorisme ». Une manifestation qui finira par être violemment réprimée par les casques bleus entrainant la mort d’au moins deux manifestants. Les casques bleus avaient justifié leur réaction par le fait que des manifestants ont fait usage de cocktails molotov. S’y ajoutent les dommages matériels causés à l’aérodrome de Kidal, considéré comme une ressource cruciale pour la prestation de services et l’appui à la population de la région, y compris pour la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). La MINUSMA avait même promis l’ouverture d’une enquête afin de clarifier les circonstances de ces événements. Avant de demander d’appeler les parties concernées et les responsables locaux de Kidal, y compris les représentants de la Coordination des mouvements de l’Azawad, à coopérer pour apaiser les tensions et à faire preuve de retenue pour permettre une prompte enquête sur ces faits.
Ainsi, la libération de cet édifice n’est intervenue que le mercredi 27 avril 2016 après que des détenus aient été relâchés par la force Barkhane grâce à la médiation de certaines personnalités parmi lesquelles les honorables Ag Bibi et l’Aménokal Mohamed Ag Intalla. Après son évacuation par les manifestants, la gestion de l’aérodrome de Kidal a été confiée à la CMA. La MINUSMA y avait démarré quelques travaux de réhabilitation sans préciser le moment qu’elle comptait s’y réinstaller.
Une démarche qui risque de ne pas intervenir sitôt si l’on s’en tient aux manifestations de ces derniers jours.