Pour marquer le premier anniversaire de la disparition du N°2 et chef militaire du HCUA, Cheick Ag Aoussa, les Kidalois ont de nouveau battu le macadam, ce dimanche 8 octobre. Rappelons que Cheick Ag Aoussa avait été tué, le 8 octobre 2016, lorsque son véhicule a sauté sur un engin explosif, près du camp de la MINUSMA à Kidal au sortir d’une réunion sécuritaire. Malgré l’enquête qui a été ouverte, les circonstances et les responsables de cet assassinat ne sont pas encore connues.
Un mobile suffisant pour des manifestants à Kidal qui ont de nouveau protesté contre la présence des soldats français de l’Opération Barkhane à qui ils reprochent d’être derrière ce meurtre. C’est ainsi que ces derniers ont essuyé des jets de projectiles de la part des manifestants en colère. Une situation qui a duré plusieurs heures.
La journée a débuté par une marche de protestation organisée par une certaine frange de la population kidaloise. Pour l’occasion, les manifestants avaient prévu de se rendre devant le camp des forces françaises pour un sit-in ouvert. Lequel ne devait être levé qu’une fois leurs revendications satisfaites à savoir le départ des troupes françaises et la libération de sept personnes arrêtées depuis le dimanche 1er octobre suite à un raid lancé par Barkhane contre le domicile d’un riche homme d’affaires, Mahamadou Ag Rhissa, suspecté de lien avec le terrorisme.
Ce que les manifestants dénoncent c’est le fait que ce dernier soit libre de tous ses mouvements alors qu’il était censé être le principal suspect. Au même moment, ce sont d’autres compagnons à lui qui ont été arrêtés. De plus, certains ont dénoncé la méthode plutôt musclée utilisée lors de cet assaut. En effet, les soldats français avaient fait usage de lance-roquette mettant en danger la vie des personnes qui se trouvaient sur place.
Depuis ce jour, la ville de Kidal est en ébullition avec des manifestations quotidiennes contre la présence de l’armée française. Le ton est d’ailleurs monté, le vendredi 6 octobre dernier, lorsque les manifestants ont carrément voulu déloger de force les soldats français. Lesquelles ont été obligées de faire usage de grenade lacrymogène pour évacuer la manifestation qui pouvait dégénérer à tout moment. Surtout que certains manifestants étaient suspectés de détenir des armes.
Cette situation rappelle les manifestations de 2016 qui ont conduit à l’occupation de l’aéroport de Kidal après que la MINUSMA ait été chassé des lieux par une foule en colère et réclamant la libération de certains détenus.