Kidal : MSF suspend ses activités dans la région

Par kibaru

Après un troisième cambriolage du complexe de Médecins Sans Frontières (MSF) à Kidal dans la nuit du lundi 26 juin et une tentative de vol dans son entrepôt le samedi 24 juin, l’organisation a suspendu tous ses activités dans la région. Dans la région de Kidal, MSF a soutenu la population de la ville et en périphérie à travers un appui à plusieurs centres de santé avec des médicaments et du personnel, a mené des cliniques mobiles dans les zones éloignées et a appuyé un système de références des cas graves.

« Considérant qu’il s’agit du troisième cambriolage en un peu plus d’un mois, et aussi que la tentative d’attaque de notre entrepôt a été violente, nous sommes forcés de suspendre tous nos activités jusqu’à ce que nous puissions mener nos activités de manière sûre. C’est une décision difficile parce que l’aide humanitaire reste absolument nécessaire dans la région de Kidal et que MSF est une des rares organisations présentes sur place », explique Mari Carmen Viñoles, responsable de programme pour MSF dans la région du Sahel. « Nous restons engagés avec la population de Kidal et nous demandons aux autorités locales d’assurer le respect des organisations humanitaires et de la mission médicale pour reprendre nos activités ».

L’insécurité est un problème général dans la région de Kidal et des incidents similaires ont affecté plusieurs ONG au cours des derniers mois. En plus, les criminels agissent avec une impunité totale alors qu’aucun des derniers vols n’a été résolu. Ce type d’actes criminels compromet sérieusement l’assistance aux personnes dans le besoin.

MSF est présent dans la région de Kidal depuis 2015 pour assurer l’accès à des soins de santé de base dans plusieurs aires de santé. En 2016, l’organisation a réalisé 19 052 consultations curatives, 3 370 consultations prénatales, 149 accouchements assistés, vacciné 13 882 enfants âgés de 6 mois à 15 ans contre la rougeole. 16 633 enfants de 3 à 59 mois ont également reçu un traitement préventif du paludisme en 2016.

Il convient de rappeler qu’au mois d’avril dernier c’était au tour  de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) d’annoncer la suspension temporaire de ses activités dans la région de Kidal. Une décision intervenue suite au deuxième cambriolage dont les locaux de cette organisation ont été victimes à Kidal en moins de trois mois. Toutefois, elle a décidé de reprendre ses activités après avoir reçu des garanties de sécurité nécessaires pour son personnel et ses biens.

Il faut indiquer qu’avec l’insécurité qui sévit dans cette région, rares sont les organisations humanitaires qui continuent d’y intervenir. Rappelons que certaines comme l’ONG belge Médecins du Monde (MDM) ont dû plier bagage en raison de la dégradation de la situation sécuritaire qui n’épargne personne.