Koutiala: Une religieuse colombienne enlevée hier soir

Par kibaru
illustration

Une religieuse d’origine colombienne répondant au nom de Sœur Gloria Agoti a été enlevée par des hommes armés non identifiés, hier nuit à Koutiala, localité située à près de 320 km à l’est de Bamako. Elle travaillait pour la congrégation des Sœurs franciscaines dont l’un des véhicules a servi à ce rapt. Des poursuites sont actuellement en cours pour tenter de la retrouver.

On ignore encore l’identité de ses ravisseurs faute de revendication, mais des sources estiment qu’il pourrait s’agir d’un nouveau coup des terroristes qui pullulent la zone jusqu’aux frontières burkinabé et ivoirienne.

A noter que plusieurs groupes terroristes peuvent être derrière cet enlèvement. Il y a d’abord le groupe Al-Mourabitoune de Mokhtar Belmokhtar qui a aussi des adeptes dans cette zone. Par ailleurs, d’aucuns soupçonnent l’Etat islamique qui tente d’étendre ses filets au Sud du Mali à travers la Katiba d’Abou Walid Al-Sahraoui qui a revendiqué pour la première fois une attaque dans la zone en s’en prenant à un poste de l’armée burkinabé situé près de la frontière nigéro-malienne, au mois de septembre 2016.

Toutefois, on ne peut exclure un autre ex-élément du MUJAO comme Abou Al-Walid, l’imam Ibrahim Dicko, dit « Malam » fondateur du mouvement terroriste « Ansarul Islam ». Ce burkinabé d’une quarantaine d’années est très actif dans les localités situées à la frontière maliano-burkinabé où il a revendiqué plusieurs attaques dont la dernière remonte au 16 décembre dernier, lorsque 12 militaires burkinabé ont perdu la vie au poste frontalier de Nassoumbou. Ses hommes sont également soupçonnés d’avoir mené une expédition punitive contre deux anciens membres du groupe, qui avaient pris leurs distances en raison de la radicalisation de son leader et qui constituaient de potentiels informateurs pour les services de sécurité burkinabè.

Bien qu’il soit proche de Amadou Kouffa et détient encore des liens avec son ex-groupe le MUJAO qui s’est fondé dans Al-Mourabitoune,  Ibrahim Dicko n’a pour l’instant donné aucune indication sur l’organisation terroriste qu’il compte être affiliée à savoir AQMI ou Daesch. A noter que c’est le troisième enlèvement du genre d’Etrangères au Mali depuis l’intervention française Serval en janvier 2013. En effet, ce rapt intervient après celui de la Suissesse Béatrice Stockly à Tombouctou, en décembre 2015 et celui de l’humanitaire française, Sophie Pétronin, en décembre 2016 à Gao. En tout cas, avec ce nouvel enlèvement, ils sont désormais 8 otages détenus au Sahel.