C’est le vendredi 22 avril dernier que les trois otages du CICR enlevés, le 16 avril dernier, ont été libérés. Ils ont été remis au quatrième agent libéré depuis la veille, soit le jeudi 21 avril dernier. Simple hasard du calendrier ou un lien avéré, c’est le même jour que l’Opération Barkhane a relâché quatre personnes en l’occurrence les personnes Ahmada Ag Allad, Miya Ag Saghdoune, Mossa Ag Issouf et Ousmane Ag Oumar. Celles-ci étaient réclamées par les occupants de l’aéroport de Kidal qui conditionnaient leur libération à l’évacuation de cet édifice.
Bien que cela puisse paraitre comme un fait, les responsables du CICR affirment qu’il n’y a aucun lien entre les deux événements. Ce qui pourrait corroborer leur affirmation c’est que leur agent libéré un peu plutôt en l’occurrence Malick serait revenu avec la revendication selon laquelle le groupe terroriste auteur de ce rapt, Ançar Dine exigeait la relaxe par Barkhane d’un dénommé Miyatene Ag Mayaris, guide du CICR. Lequel est soupçonné par les soldats français d’être impliqué dans la mort de trois des leurs, le mardi 12 avril dernier, suite à l’explosion de leur véhicule sur une mine près de Tessalit. Notons que Miyatene Ag Mayaris, qui aurait des entrées entre les ONG, les communautés de la région et même des terroristes, est toujours en détention et d’après le CICR il se porte très bien. Il n’a donc toujours pas été libéré par Barkhane bien que ses autres collègues soient relâchés par les terroristes.
Selon le CICR, la libération de ces derniers n’a été obtenue que grâce aux contacts et réseaux que détiendrait l’organisation dans la région avec les leaders communautaires. Et non à une quelconque satisfaction de la revendication des terroristes. Pour lui, il n’y a donc pas raison de parler d’un échange puisqu’aucun contact direct n’a été établi entre le CICR et les auteurs de l’enlèvement. Dans les prochains jours, il compte faire venir les agents libérés à Bamako pour voir de quel soutien ils ont besoin pour reprendre pleinement le travail. Cependant, le CICR n’exclut pas de revoir ses interventions notamment dans la région de Kidal si les acteurs ne s’impliquent pas pleinement dans la sécurisation de ses convois humanitaires.
S’agissant des quatre personnes relâchées par Barkhane, aucune n’était réclamée par les terroristes. Ce sont surtout les occupants de l’aéroport qui les réclamaient. Toutefois, après avoir obtenu gain de cause, il n’est pas exclu que ces derniers soient intervenus pour négocier la libération des agents du CICR. Ce, d’autant plus que celui des quatre qui avait été relâché auparavant le dénommé Malick n’est autre que le frère à Zeina Wallet Ilady, l’une des initiatrices du mouvement de l’aéroport de Kidal et non moins épouse du chef de la branche militaire du HCUA, Cheick Ag Aoussa, dont les liens avec son ex-mentor Iyad Ag Ghali semblent toujours solides. En tout cas, cette situation montre combien la région de Kidal représente une poudrière pour l’Etat du Mali qui n’arrive toujours pas à la remettre dans son giron.