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Lutte antiterrorisme : Barkhane déclare avoir neutralisé une vingtaine de terroristes tués près de la frontière Mali-Burkina

Par kibaru

Dans un communiqué rendu public, les soldats français de l’Opération Barkhane ont affirmé avoir mené depuis samedi 29 avril, un raid qui a permis de neutraliser près d’une vingtaine de terroristes dans la forêt de Foulsaré, située à proximité de la frontière entre le Mali et le Burkina Faso, au sud-ouest de Gao. Le communiqué, notons-le, ne clarifie pas si ces terroristes ont été tués ou simplement arrêtés.

La force française d’ajouter que cette opération a été rendue possible grâce à l’exploitation des renseignements collectés dans cette région. Lesquels ont permis à l’opération de mener une action coordonnée d’avions de chasse et d’hélicoptères, de commandos déposés ainsi que d’équipes opérationnelles de déminage de Barkhane.

Le déclenchement de l’opération, baptisée Bayard, a amené des Mirage 2000 à conduire des frappes aériennes sur ces objectifs. Deux hélicoptères d’attaque Tigre sont ensuite intervenus pour sécuriser la zone et permettre le poser des groupes de commandos montagne par hélicoptère Caïman. Ces derniers se sont alors déployés afin de contrôler la zone autour des positions de l’ennemi.

Au lever du jour, vers 5h30, les commandos montagne rejoints par des commandos parachutistes et des équipes opérationnelles de déminage ont procédé à la fouille de la zone d’opération. Outre la neutralisation des terroristes, l’opération a également permis la saisie de l’armement, des munitions, des lance-roquettes et des composants destinés à la fabrication d’engins explosifs en quantités importantes. Les équipes de déminage ont procédé à leur destruction sur place.

Cette opération conduite dans la forêt de Foulsaré, considérée depuis quelques temps comme une zone refuge et d’influence des terroristes, vient concrétiser les efforts conduits avec les forces maliennes et burkinabé pour lutter contre les réseaux des groupes armés terroristes qui agissent dans ce secteur.

Il convient de rappeler que les populations de cette zone sont régulièrement prises pour cible par des groupes terroristes notamment ceux dirigés par le terroriste burkinabé Ibrahim Malam Dicko. Lequel a par ailleurs revendiqué plusieurs attaques meurtrières contre des militaires maliens, burkinabé et français. Précisions que c’est dans le cadre de cette opération que l’officier français, Julien Barbé, un caporal-chef du 6e régiment du génie d'Angers a été tué le jeudi 6 avril dernier et d’autres ont été blessés. Ce qui porte désormais à 17 le nombre de soldats français tués sur le territoire malien depuis le déclenchement de l’opération Serval en janvier 2013 devenue en août 2014, l’Opération Barkhane avec une dimension plus régionale. Par ailleurs, il faut dire que ces sorties des soldats français soulèvent des polémiques. D’aucuns disent que cette opération est illégale puisque n’ayant pas été soumis au parlement français, comme il est de coutume. Aussi, les soldats français agissent la plupart du temps sans associer le gouvernement malien. Enfin, très souvent, on a aucune image des présumés terroristes neutralisés par l’Opération Barkhane. Les seules qui ont été diffusées sont ceux des corps sans vie des présumés auteurs de l’attaque qui a visé le camp militaire de Gourma Rharous, le 18 avril dernier. Et là encore, aucune arme montrant les velléités belliqueuses de ces terroristes n’a été montrée. Sans compter le fait que la présence des forces françaises au Mali et dans certains pays sahéliens n’a pas jusqu’ici permis de mettre fin, ni de réduire les attaques terroristes qui ont redoublé d’intensité ces derniers temps. D’où la nécessité pour certains de revoir les contours de cette opération plus la rendre plus efficace au risque d’être désavouée par une grande partie de l’opinion publique malienne.