Ménaka : La CMA se retire partiellement de la ville

Par kibaru
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Plus de 72 heures après l'entrée de la Coordination des Mouvements de l'Azawad (CMA) dans la ville de Ménaka, la vie tente de reprendre son cours normal. Selon une source proche du gouvernorat de la région, les ex-rebelles ont clairement expliqué n'avoir "aucune aucune intention de faire du mal à qui que ce soit". 

D'ailleurs, ses leaders se sont entretenus avec l'administration, la MINUSMA, les autres groupes armés, notamment le MSA et la société civile avant de se retirer, le dimanche 30 juillet, vers 14 heures.

Selon la même source, aucun échange de coup de feu, acte de vandalisme, d'arrestation ou d'intimidation n'a été constaté lors du passage de la CMA à Ménaka. Laquelle a, au contraire, d'ailleurs aidé au redéploiement des forces armées et de sécurité du Mali pour assurer la sécurité des différents lieux habituels où elles sont affectées. A noter également que tous les cadres de Ménaka, qui avaient fui les lieux, sont retournés dans la ville pour assurer le bon fonctionnement de l'administration. 

Par ailleurs, la MINUSMA a affirmé le maintien de ses vols en direction de Ménaka. S'y ajoute le fait que malgré les événements, aucune ONG n'a officiellement manifesté  son intention de se  retirer de la Région de Ménaka.  On apprend de même que le retour du gouverneur de la région, Daouda Maïga, est attendu ce mardi 1er  août.

De bonnes sources, les ex-rebelles de la CMA ne se sont pas complètement retirés de la cité. Un observateur évoque la présence d'au moins une dizaine de véhicules lourdement armés à bord desquels se trouvent des éléments de la CMA, postés vers l'entrée nord de la ville. « Ils veulent empêcher à tout prix le GATIA de reprendre ses positions dans cette ville et ses alentours », a-t-il déclaré.  

Le départ précipité du GATIA de Ménaka

Selon nos informations recueillies auprès des habitants de la ville, les forces du GATIA avaient commencé à se retirer au moins trois jours avant l'arrivée des éléments de la CMA. Beaucoup ne comprennent pas ce départ précipité, d'autant que le mouvement armé paraissait bien implanté dans la région de Ménaka. Ce, à travers une alliance de circonstance avec le MSA de Moussa Ag Acharatoumane qui a permis de sécuriser plusieurs axes routiers de la région. Actuellement, certains estiment que le gros des troupes du GATIA est à Tabankort, localité stratégique située à 200 km au nord de Gao et à environ 180 km de Kidal.

Les raisons des récents revers militaires du GATIA

Par ailleurs, d'aucuns expliquent les récents revers militaires du GATIA par le fait que ce mouvement a concentré tous ses efforts pour retourner à Kidal. Laissant ainsi le champ libre à la CMA qui a profité du  vide créé pour asseoir ses récentes victoires. Pour d'autres, ce sont surtout des querelles internes qui ont favorisé les revers militaires de ce mouvement. Lequel était partagé entre une aile dure qui voulait poursuivre la bataille pour rentrer à Kidal et une autre qui préconisait le dialogue, car convaincue que la voie militaire n'était pas la mieux indiquée. Il faut ajouter à cette situation que les autres mouvements de la Plateforme, notamment la CMFPR et le MAA-loyaliste, ne se sont pas mobilisés pour aider le GATIA dans son expédition.

En tout cas, à travers cette situation, c'est à une nouvelle redistribution des cartes que l'on assiste. En effet, forte de ses récents succès militaires sur le terrain, la CMA va sûrement placer la barre très haut dans les négociations en cours pour la reprise du processus de paix.